Les défis sans précédent posés par la pandémie de Covid-19 n'ont pas suffi à dissuader 18 pays de procéder à des exécutions en 2020, a déclaré Amnesty International mercredi dans son bilan annuel relatif à la peine de mort dans le monde.
A l'échelle mondiale, au moins 483 personnes ont été exécutées l'an dernier, un bilan qui ne tient pas compte des chiffres des pays qui classent les données relatives à la peine de mort parmi les secrets d'Etat, ou pour lesquels seules des informations limitées sont disponibles, à savoir la Chine, la Corée du Nord, la Syrie et le Vietnam.
Il s'agit du plus faible nombre d'exécutions enregistré par Amnesty International depuis au moins une décennie, ce qui représente une diminution de 26% par rapport à 2019, et de 70% par rapport au pic de 1634 exécutions en 2015.
Interruptions liées au Covid-19
Le rapport indique que cette chute du nombre d'exécutions résulte de la baisse enregistrée dans certains pays et, dans une moindre mesure, de l'interruption des exécutions décidée dans certains cas en raison de la pandémie de Covid-19. Le nombre d'exécutions recensées en Arabie saoudite a ainsi chuté de 85%, passant de 184 en 2019 à 27 en 2020, et de plus de 50% en Irak, où il est passé de 100 en 2019 à 45 en 2020.
Aucune exécution n'a été recensée à Bahreïn, au Bélarus, au Japon, au Pakistan, à Singapour et au Soudan, alors qu'en 2019 ces pays avaient tous appliqué des sentences capitales.
L'Egypte a toutefois triplé son chiffre annuel d'exécutions par rapport à l'année précédente, devenant ainsi le troisième pays au monde en termes d'exécutions en 2020. Au moins 23 des condamnés à mort l'ont été dans des affaires liées à des violences politiques. Un pic d'exécutions a été enregistré en octobre et novembre, lorsque les autorités égyptiennes ont exécuté au moins 57 personnes.
Reprise aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis l'administration Trump a repris les exécutions fédérales après une interruption de 17 ans et a mis à mort 10 hommes en moins de six mois. Les Etats-Unis ont été le seul pays du continent américain à procéder à des exécutions en 2020. L'Inde, Oman, le Qatar et Taïwan ont également repris les exécutions, selon Amnesty International.
La Chine a annoncé une répression des actes affectant les efforts de prévention contre le Covid-19, ce qui a entraîné la condamnation à mort et l'exécution d'au moins un homme. Cependant, Amnesty estime que la Chine procède chaque année à plusieurs milliers d'exécutions, ce qui la classe en tête des pays où ont lieu le plus grand nombre d'exécutions, devant l'Iran (246), l'Egypte (107), l'Irak (45) et l'Arabie saoudite (27). Ces quatre pays ont été responsables à eux seuls de 88% de toutes les exécutions recensées dans le monde en 2020.
ats/vajo