Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 105 blessés, dont une vingtaine ont été transférés à l'hôpital, tandis que la police a ajouté avoir recensé 20 blessés dans ses rangs et arrêté 44 personnes lors de ces affrontements, les plus violents de ces dernières années dans la Ville Sainte.
La police israélienne a indiqué avoir procédé à l'arrestation de plus de 50 personnes. Elle a tenté de disperser les manifestants en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ainsi qu'un canon à eau.
Manifestation d'extrême-droite
Jeudi soir, les affrontements ont débuté en marge d'une manifestation du mouvement juif d'extrême-droite Lahava, un groupe ouvertement hostile aux Palestiniens, qui s'était rassemblé à l'entrée de la Vieille ville. Cette manifestation était annoncée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.
Les forces de l'ordre avaient déployé des centaines de policiers et la cavalerie près de la porte de Damas et dans des quartiers avoisinants, afin, selon elles, de protéger "la liberté d'expression" et le "droit de manifester".
Mais cette manifestation du groupe Lahava - dont certains membres ont crié "Mort aux Arabes", selon des témoins - a été perçue comme un geste de provocation et conduit à des affrontements avec des Palestiniens qui revenaient de la prière nocturne du ramadan à l'esplanade des Mosquées.
Rues embrasées
De jeunes Palestiniens ont organisé une contre-manifestation pour s'opposer à cette marche et des incidents ont éclaté à l'entrée de la Vieille ville, située dans la partie orientale de Jérusalem annexée par l'Etat hébreu, et se sont prolongés dans la nuit.
Un photographe de l'AFP a vu des rues s'embraser aux abords de la Vieille ville tandis que des témoins ont partagé des images d'affrontements musclés sur les réseaux sociaux.
afp/jfe
Des incidents mercredi déjà
Des incidents avaient déjà éclaté mercredi à Jérusalem. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces du centre-ville de Jérusalem et des journalistes être agressés violemment par des jeunes juifs criant "Mort aux Arabes".
En réponse, 70 personnes, juifs et arabes, ont été arrêtées mercredi et jeudi, et 64 d'entre elles ont vu leur garde à vue prolongée, selon la police israélienne.
Ces affrontements, en plein mois du jeûne du ramadan, interviennent aussi au moment où des familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, situé tout près de l'entrée de la Vieille ville à Jérusalem-Est, sont menacées d'expulsion par Israël.