C'est la troisième fois que la société privée SpaceX, qui a mis fin au monopole russe des envols vers la station, amène des humains sur l'ISS.
Le vaisseau Endeavour a commencé ses manoeuvres d'amarrage à 11h08 (en Suisse), à 424 kilomètres au-dessus de l'océan Indien, un processus terminé une dizaine de minutes plus tard, avec un mécanisme verrouillant par une série de 12 loquets l'amarrage entre l'ISS et le vaisseau spatial, selon des images diffusées en direct par la télévision de la NASA.
Deux heures après, l'équipe de Crew-2, composée du Français Thomas Pesquet pour l'Agence spatiale européenne (ESA), des Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur et du Japonais Akihiko Hoshide, posaient pour une photo avec les sept astronautes déjà présents dans la station orbitale.
La station spatiale internationale est inhabituellement peuplée, avec onze occupants, car les nouveaux venus vont vivre pendant quelques jours avec l'équipe de Crew-1, mission précédente de SpaceX, avant que cette dernière ne rentre sur Terre.
Une coopération internationale
C'est la première fois qu'une mission SpaceX transporte un astronaute européen vers l'ISS, et Thomas Pesquet a salué la coopération internationale qui a rendu cela possible.
"Cela fait 20 ans depuis que la JAXA (agence spatiale japonaise), l'ESA (agence spatiale européenne), la Nasa et des astronautes russes n'ont pas été ensemble dans l'espace, donc c'est historique ce qui se passe aujourd'hui", a-t-il souligné. "Je voudrais remercier tous les gens qui ont travaillé sur cette mission", a-t-il ajouté en français.
Les membres de Crew-2 avaient décollé du centre spatial Kennedy quelque 23 heures plus tôt, vendredi aux aurores.
Un succès pour SpaceX
Cette performance est un nouveau succès pour l'entreprise privée SpaceX qui s'est imposée auprès de la Nasa pour les transports spatiaux, au moment où la capsule Starliner de Boeing cumule les retards dans ses vols tests.
Avec le succès en mai 2020 de son premier vol test habité, SpaceX a brisé le monopole russe des envols vers l'ISS. Il a redonné aux Américains la capacité d'accomplir cet exploit, après la fin du programme de navettes spatiales "Shuttle" en 2011.
C'est la première fois qu'une capsule spatiale est réutilisée pour un vol habité et le propulseur a déjà servi lors d'une mission test non habitée. La réduction des coûts par le recyclage d'équipements est l'un des objectifs des partenariats conclus par la NASA avec le secteur privé.
Deux vaisseaux Crew Dragon sont maintenant stationnés côte à côte à l'ISS, illustrant comment SpaceX est devenu le principal fournisseur de moyens de transport de l'agence spatiale américaine.
Une "nouvelle ère", d'après Elon Musk
"Je pense que nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère d'exploration spatiale", a déclaré, lors d'une conférence de presse après le lancement, le milliardaire Elon Musk, qui envisage d'amener un jour des humains vers la Lune et Mars.
La mission Crew-2 est une étape importante pour l'Europe, qui l'a nommée "Alpha" d'après le système stellaire Alpha du Centaure, le système stellaire le plus proche de notre système solaire.
"C'est vraiment l'âge d'or pour nous en termes d'exploitation de la Station spatiale internationale", a déclaré de son côté Frank De Winne, chef du programme ISS de l'Agence spatiale européenne (ESA).
ats/ther
1,5 million d'images
L'équipage va prendre aussi 1,5 million d'images de la Terre, documentant des phénomènes tels que l'éclairage artificiel la nuit, les proliférations d'algues et l'éclatement des plateformes de glace de l'Antarctique.
Autre élément important de la mission: la mise à niveau du système d'alimentation solaire de la station en installant des nouveaux panneaux compacts qui se déroulent comme un énorme tapis de yoga.