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Une faction rebelle affirme avoir pris une base de l'armée en Birmanie

Des soldats de l'Union nationale Karen (KNU) photographiés en janvier 2019. [EPA/Keystone - Rungroj Yongrit]
Une faction rebelle affirme avoir pris une base de l'armée en Birmanie / La Matinale / 15 sec. / le 27 avril 2021
L'une des plus importantes factions rebelles de Birmanie a annoncé mardi avoir pris une base de l'armée près de la frontière thaïlandaise. La KNU est très virulente contre la junte depuis le coup d'Etat qui a renversé Aung San Suu Kyi.

"Nos troupes ont pris cette base" située dans l'Etat Karen, dans le sud-est de la Birmanie, a indiqué à l'AFP Padoh Saw Taw Nee, l'un des responsables de l'Union nationale Karen (KNU). Mais celui-ci n'a pas précisé s'il y avait des victimes.

Les combats ont été filmés dans une vidéo transmise à des médias. [Reuters - SOCIAL MEDIA]
Les combats ont été filmés dans une vidéo transmise à des médias. [Reuters - SOCIAL MEDIA]

Les tensions entre les militaires et certains groupes armés du pays se sont intensifiées depuis le putsch du 1er février. La KNU, particulièrement virulente contre la junte, assure abriter sur le territoire qu'elle contrôle au moins 2000 opposants au coup d'Etat qui ont fui les villes du pays, théâtre de nombreuses exactions des forces de sécurité.

Scénario similaire à fin mars

Fin mars, la KNU s'était déjà emparée d'une base militaire, tuant dix soldats. L'armée avait alors répliqué en menant des raids aériens contre des places fortes de la faction, une première depuis une vingtaine d'années dans cette région. Quelque 24'000 civils ont été déplacés à la suite de ces affrontements.

Depuis l'indépendance de la Birmanie en 1948, de nombreuses factions ethniques sont en conflit avec le gouvernement central pour obtenir plus d'autonomie, l'accès aux nombreuses richesses naturelles ou une part du lucratif trafic de drogue.

Le cessez-le-feu en péril

A partir de 2015, l'armée avait conclu un accord national de cessez-le-feu (ANC) avec dix d'entre elles, dont la KNU. Mais face à la répression sanglante des forces de sécurité, plusieurs ont menacé de reprendre les armes.

Plus de 750 civils sont tombés sous les balles des forces de sécurité ces deux derniers mois, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Le bilan pourrait être plus lourd: près de 3500 personnes ont été arrêtées. Détenues au secret, sans accès à leur proche ou à un avocat, beaucoup sont portées disparues.

afp/oang

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