Alors que le variant indien se propage sur la planète, l'Inde dépasse les 200'000 décès – Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie de SARS-CoV-2 a fait au moins 3'137'725 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à midi.
Plus de 148'657'360 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de la pandémie. Sur la journée de mardi, 14'536 nouveaux décès et 844'389 nouveaux cas ont été recensés dans le monde. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont l'Inde avec 3293 nouveaux morts, le Brésil (3086) et les États-Unis (724).
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 573'381 décès pour 32'176'051 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 395'022 morts et 14'441'563 cas, le Mexique avec 215'547 morts (2'333'126 cas), l'Inde avec 201'187 morts (17'997'267 cas), et le Royaume-Uni avec 127'451 morts (4'409'631 cas).
Parmi les pays les plus durement touchés, la Hongrie est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 279 décès pour 100.000 habitants, suivi par la République tchèque (272), la Bosnie (257), le Monténégro (235) et la Bulgarie (232).
OMS – Le variant indien détecté dans "au moins 17 pays"
Le variant dit "indien" du coronavirus, soupçonné d'avoir plongé l'Inde dans une crise sanitaire majeure, a été détecté dans "au moins 17 pays", a annoncé mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon l'OMS, le variant B.1.617 – plus communément appelé variant indien du fait de sa première occurrence en Inde – a été détecté dans plus de 1200 séquences de génome dans "au moins 17 pays".
"La plupart des séquences téléchargées sur la base de données GISAID viennent d'Inde, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Singapour", a déclaré l'OMS dans son compte-rendu hebdomadaire sur la pandémie. Ces derniers jours, le variant a aussi été signalé dans plusieurs pays européens: la Belgique, la Suisse, la Grèce et l'Italie.
La modélisation préliminaire de l'OMS basée sur les séquences soumises au GISAID indique que "le B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité" (lire encadrés).
L'OMS a récemment classifié ce variant comme un "variant d'intérêt" et non pas "un variant préoccupant". Or, cette dernière appellation indiquerait que ce variant est plus dangereux – plus grande contagiosité, plus mortelle et capable d'échapper aux immunisations vaccinales.
INDE – Plus de 200'000 morts
L'Inde, quatrième pays le plus endeuillé – derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique – a dépassé mercredi les 200'000 morts avec plus de 3000 décès signalés en 24 heures pour la première fois, selon les données officielles. La seconde nation la plus peuplée de la planète après la Chine a encore connu mardi un nouveau total impressionnant d'infections (350'000) pour une journée.
La première cargaison d'aide médicale britannique, contenant notamment 100 ventilateurs et 95 concentrateurs d'oxygène, a atterri mardi à Delhi. La France, le Canada, les Etats-Unis ou encore l'Allemagne ont annoncé qu'ils apporteraient également de l'aide à l'Inde. La Suisse s'est aussi déclarée prête à venir en aide au pays, a annoncé mardi soir le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis.
Vols suspendus
Les coupures aériennes avec l'Inde se multiplient. L'Australie a décidé mardi de suspendre jusqu'au 15 mai les vols en provenance d'Inde. Le Canada, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ont déjà suspendu ou restreint leurs vols.
La Belgique a annoncé la fermeture de ses frontières à l'Inde mais aussi au Brésil et à l'Afrique du Sud, où sévissent deux autres variants. L'Islande a pour sa part interdit l'entrée aux voyageurs de seize pays considérés comme des zones "à haut risque", comme la France.
>> Lire aussi : Face à la flambée des cas de Covid-19, l'Inde manque d'oxygène
MEXIQUE – Ralentissement de la propagation du virus
Le Mexique, durement touché par la pandémie, semble depuis plus de deux mois connaître un ralentissement de la propagation du coronavirus. Son président, Andres Manuel Lopez Obrador, qui a lui-même été contaminé en février, en a fait le constat mardi en se disant "encouragé" par cette situation, allant jusqu'à la qualifier de "bouffée d'air frais".
De fait, à en croire le sous-secrétaire à la santé, Hugo Lopez-Gatell, en charge de la stratégie de lutte contre le coronavirus, en 14 semaines, le nombre de décès hebdomadaires est passé de 9549 à 1621, tandis que le nombre d'hospitalisations a chuté à 6000 aujourd'hui après avoir culminé en janvier à 27'000 environ.
Les cas estimés de contamination sont quant à eux passés de 112'415 à 18'953 durant la même période, a ajouté Hugo Lopez-Gatell, en dépit du fait que le Mexique n'a pas voulu tester en masse la population.
"Pas d'explication claire et cohérente"
En janvier, le Mexique avait connu son mois le plus meurtrier avec une moyenne quotidienne de 983 décès. Mais au fil des semaines, la situation a évolué, contrairement à celle de pays comme le Brésil, le Chili, la Colombie et l'Équateur, toujours confrontés à une nouvelle vague de contaminations, les contraignant à renforcer les mesures restrictives.
"Nous n'avons pas d'explication claire et cohérente, comme Israël ou les États-Unis, qui ont mis en œuvre une très large couverture vaccinale. Nous avons toutefois un comportement très différent de celui d'autres pays", explique Malaquías López, professeur de santé publique à l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM).
Bien que, selon lui, les systèmes de recensement des malades et des morts au Mexique soient déficients, la baisse du nombre d'infections "est une réalité". Parmi les hypothèses qui pourraient expliquer ce déclin, cet expert mentionne une éventuelle immunité collective de masse, de même que la stratégie de vaccination du Mexique.
Depuis le 24 décembre, 16,5 millions de doses ont été administrées, principalement aux agents de santé et aux personnes âgées.
BRÉSIL – Jair Bolsonaro sous enquête parlementaire
La gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement Bolsonaro sera scrutée dans les moindres détails par une commission d'enquête installée mardi au Sénat brésilien, de quoi menacer les projets de réélection du président d'extrême droite l'an prochain.
Qualifié de "génocidaire" par ses opposants les plus virulents, comme l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, candidat non encore déclaré mais déjà donné vainqueur au second tour du scrutin de 2022 par une enquête d'opinion, Jair Bolsonaro a minimisé la pandémie sous tous ses aspects.
Il a notamment rejeté le confinement, le port du masque, la distanciation physique et même les vaccins. Le gouvernement est accusé d'avoir refusé plusieurs offres de laboratoires, notamment de 70 millions de doses proposées par Pfizer dès le mois d'août 2020. La campagne d'immunisation patine aujourd'hui en raison du manque de doses.
Le président Bolsonaro continue en revanche de vanter les mérites de médicaments jugés inefficaces par les spécialistes, comme l'hydroxychloroquine.
Bientôt 400'000 morts dans le pays
Cette commission d'enquête du Sénat a mis Brasilia en ébullition, alors que le pays doit dépasser dans les prochains jours le seuil des 400'000 morts dûs au Covid-19, le deuxième pire bilan au monde après les Etats-Unis.
Seuls quatre des onze membres de la commission parlementaire sont considérés comme proches du gouvernement.
Instaurée mardi pour un mandat de 90 jours renouvelable, cette commission doit dire si des délits de négligence, voire de corruption, ont été commis, notamment lors de la pénurie meurtrière d'oxygène à Manaus (Nord), métropole nichée au cœur de la forêt amazonienne. Dans l'affirmative, le rapport de la commission pourra être soumis au parquet pour d'éventuelles poursuites contre un ou plusieurs membres du gouvernement.
UNION EUROPÉENNE – Les retards d'AstraZeneca devant la justice
L'Union européenne et AstraZeneca s'expliqueront le 26 mai devant un tribunal de Bruxelles qui devra décider si le laboratoire suédo-britannique a violé les termes de son contrat par ses retards de livraisons de vaccins anti-Covid aux Etats membres.
"La Commission et les Etats membres estiment qu'AstraZeneca a violé de nombreuses obligations au titre du contrat de précommandes, cela touche à la production comme à la livraison des vaccins. On s'en expliquera devant le tribunal", a dit l'un des avocats de la Commission, Rafaël Jafferali, à l'issue d'une audience de procédure.
"Nous déplorons cette décision de la Commission d'entamer une action en justice, nous espérons résoudre ce différend aussi rapidement que possible", a déclaré devant la presse l'un des conseils d'AstraZeneca, Hakim Boularbah.
Le laboratoire n'a livré au premier trimestre aux pays de l'UE que 30 millions de doses sur les 120 millions promises contractuellement. Au deuxième trimestre, il ne compte en fournir que 70 millions sur les 180 millions initialement prévues. Le recours en justice, intenté au nom de Commission européenne et des Vingt-Sept Etats membres, a été dénoncé comme "sans fondement" par le laboratoire.
FRANCE – Le président présentera vendredi "les perspectives" du déconfinement
Le président Emmanuel Macron présentera vendredi "les perspectives" de "sortie progressive" des mesures de restrictions imposées contre le Covid-19 en France, a annoncé mercredi le Premier ministre Jean Castex. A l'issue du Conseil des ministres, le chef du gouvernement a précisé que cette sortie serait "progressive à mesure que la campagne de vaccination se déploie".
Après les écoles primaires, rouvertes lundi mais soumises à la règle stricte d'une fermeture de classe dès le premier cas positif, la levée progressive des restrictions devrait se poursuivre la semaine prochaine avec la réouverture des collèges et des lycées, avec des jauges, et la fin de l'interdiction de déplacements entre régions ou des limites à 10 ou 30 km.
"La situation épidémique continue de s'améliorer à un rythme régulier: le nombre de cas quotidiens est passé en moyenne hebdomadaire de 38'000 cas au plus haut de cette troisième vague à 26'200 très précisément sur les sept derniers jours", a expliqué Jean Castex.
"L'objectif d'atteindre des 15 millions de personnes primo-vaccinées d'ici la fin de cette semaine et les 20 millions à la mi-mai est tout à fait à notre portée", a-t-il ajouté, en précisant que "60% des personnes ayant plus de 60 ans auront été vaccinées en première injection" mercredi soir.
La pandémie a officiellement fait plus de 103'600 morts en France.
POLOGNE – La majorité des restrictions levées d'ici fin mai
La Pologne veut lever la plupart des restrictions liées à la pandémie de coronavirus d'ici fin mai, a annoncé mercredi le Premier ministre Mateusz Morawiecki.
Selon le calendrier présenté, une partie de activités sportives, principalement en plein air sera autorisée à partir du 1er mai. Les galeries marchandes, les magasins d'ameublement et de bricolage, ainsi que les institutions d'art pourront ouvrir leurs portes dès le 4 mai.
Les plus jeunes écolières et écoliers polonais pourront retrouver partiellement leurs classes le même jour et les plus âgés à partir du 15 mai. Le gouvernement espère que toutes les écoles reprendront normalement les cours le 29 mai.
Selon Mateusz Morawiecki, le calendrier de l'ouverture de l'économie est strictement lié à celui des vaccinations. Près de 11 millions de personnes ont été vaccinées jusqu'à présent, dont 2,7 millions avec deux doses, selon le ministère de la Santé. La Pologne compte 38 millions d'âmes.
Les Polonaises et Polonais pourront également dire adieu à des masques faciaux en plein air à partir du 15 mai, à condition que le nombre d'infections soit en dessous de 15 sur 100'000 habitantes et habitants.
Selon les statistiques du ministère de la Santé publié mercredi, le nombre total d'infections s'élève à 2'776'927 (+ 8895 en 24 heures), dont 66'533 morts (+636).
JAPON – Du public ou non aux JO?
L'organisation des Jeux olympiques de Tokyo – qui auront lieu du 23 juillet au 8 août – a repoussé mercredi à juin la décision sur la présence ou non de spectatrices et spectateurs locaux. En cause, notamment, "l'examen de l'évolution des contaminations locales impliquant de nouvelles souches".
Déjà, en mars, l'organisation avait tranché par la manière forte, en décidant d'interdire la présence du public venant de l'étranger, une première dans l'Histoire.
Tokyo et trois autres départements japonais sont depuis dimanche placés sous un troisième état d'urgence face à l'augmentation des cas de Covid-19, qui impose que les manifestations sportives se déroulent à huis clos.
Le Japon est un pays relativement moins touché par le coronavirus que beaucoup d'autres, avec quelque 10'000 décès officiellement recensés depuis janvier 2020.
RTSinfo et les agences
Recherches complémentaires autour du variant "indien"
Dans le monde entier, le variant "indien" suscite encore des interrogations. Selon l'OMS, on ne sait pas encore si "les rapports faisant état d'une mortalité élevée sont dus à la gravité accrue du variant, à la mise à rude épreuve des capacités du système de santé en raison de l'augmentation rapide du nombre de cas, ou aux deux". En outre, "d'autres conduites" peuvent aussi être à l'origine de la recrudescence des cas en Inde, selon l'OMS, comme le non-respect des restrictions sanitaires et les rassemblements de masse.
L'Organisation souligne aussi que d'autres variants actuellement en circulation présentent également une grande contagiosité, mais que la combinaison de ces deux facteurs "pouvait jouer un rôle dans la résurgence des cas" en Inde.
"Des recherches supplémentaires" notamment sur la contagiosité, la sévérité et le risque d'une réinfection du variant indien "sont (...) urgemment nécessaires" pour comprendre le rôle qu'il joue dans la crise sanitaire en Inde.
BioNTech "confiant" dans l'efficacité de son vaccin contre le variant B.1.617
Le fondateur et directeur du laboratoire BioNTech, Ugur Sahin, s'est dit mercredi "confiant" dans l'efficacité de son vaccin, développé avec le groupe américain Pfizer, contre le variant indien du Covid-19.
Si des "tests" sont encore en cours, "le variant indien présente des mutations que nous avons déjà étudiées et contre lesquelles notre vaccin agit, ce qui nous rend confiant", a explique Ugur Sahin lors d'une conférence de presse en ligne. "Le bastion" que la vaccination constitue contre le Covid-19 "va tenir, j'en suis persuadé" a-t-il ajouté.
BioNTech a déjà testé son vaccin sur plus de 30 variants, obtenant à chaque fois au moins une "réponse immunitaire suffisante", a-t-il ajouté.
Le directeur de la start-up allemande spécialisée dans l'ARN messager et devenue pionnière mondiale de l'immunisation, a également annoncé que son vaccin, utilisé dans l'UE et aux Etats-Unis depuis décembre dernier, devrait bientôt obtenir l'homologation des autorités sanitaires chinoises.
"Il reste quelques questions ouvertes auxquelles nous répondons" et "une autorisation d'ici juillet est très probable", a détaillé le scientifique.
Il s'est également déclaré favorable à des assouplissements des restrictions pour les personnes vaccinées, mais "cela ne devrait pas arriver trop vite, sinon on crée de la jalousie".
Quand 50 à 60% des Européens seront vaccinés fin mai ou courant juin, de tels assouplissements, "scientifiquement sensés", "atteindraient une large part de la population", a fait valoir Ugur Sahin.