A l'issue du scrutin, organisé mardi soir, 660 députés ont approuvé le texte, 5 s'y sont opposés et 32 se sont abstenus, sur 697 votants. Ce traité "marque le fondement d'un partenariat fort et étroit avec le Royaume-Uni", a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur Twitter.
"Une mise en oeuvre fidèle est essentielle", a-t-elle cependant insisté, le Royaume-Uni ayant par le passé pris plusieurs décisions remettant en cause le précédent traité conclu avec l'UE, celui de 2019 sur le Brexit, qui organise le divorce.
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Les Européens reprochent notamment à Londres d'avoir violé le protocole irlandais contenu dans ce premier traité, en reportant certains contrôles douaniers censés être menés entre la province britannique d'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, afin d'éviter le retour d'une frontière sur l'île d'Irlande.
Vote devenu urgent
Le feu vert des eurodéputés sur l'accord commercial conclu in extremis le 24 décembre dernier était devenu urgent: l'application provisoire du texte, effective depuis le début de l'année, s'achève vendredi. Et le Royaume-Uni (lire la réaction de Boris Johnson en encadré) avait exclu toute prolongation.
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Le scrutin, après un débat parlementaire de cinq heures, s'accompagne du vote d'une résolution non contraignante, dans laquelle les élus qualifient le Brexit d'"erreur historique". Ils demandent aussi à être pleinement associés aux futurs échanges avec Londres sur la gouvernance de cet accord de 1250 pages, ce qu'a promis mardi Ursula von der Leyen.
Relations affectées
Les relations entre Londres et Bruxelles ont été profondément affectées par la décision britannique de quitter le marché unique, officielle depuis le 31 janvier 2020, mais effective seulement depuis le début de l'année.
Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2%, quand les importations britanniques dans l'UE ont baissé de 47% au cours des deux premiers mois de 2021, selon Eurostat.
A cela s'ajoutent d'autres points de friction, comme le récent différend sur l'approvisionnement en vaccins AstraZeneca, ou encore la menace mardi de la France de prendre des "mesures de rétorsion" contre les services financiers britanniques si l'accord post-Brexit sur la pêche n'était pas mis en oeuvre.
afp/vajo
Boris Johnson: "Cet accord apporte de la stabilité à notre nouvelle relation avec l'UE"
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui salué le vote (lire ci-dessus) comme "la dernière étape d'un long voyage". Cet accord conclu fin décembre et qui s'appliquait déjà de manière provisoire depuis le début de l'année "apporte de la stabilité à notre nouvelle relation avec l'UE en tant que partenaires commerciaux d'importance vitale, alliés proches et égaux souverains", a déclaré Boris. Johnson dans un communiqué.
Démission de la Première ministre nord-irlandaise
Victime des tensions créées par le Brexit en Irlande du Nord, la cheffe du gouvernement local, l'unioniste Arlene Foster a démissionné mercredi. Cette annonce ouvre une période d'incertitude politique dans la province britannique.
Visée par une fronde au sein de son parti, le DUP, elle a annoncé qu'elle en quitterait la tête fin mai, puis son poste de chef du gouvernement local à la fin juin.
Après avoir bloqué pendant longtemps les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Arlene Foster n'avait pas réussi à empêcher l'instauration d'une frontière douanière entre l'Irlande du Nord et l'île de Grande-Bretagne, à l'origine de la colère des partisans de l'appartenance au Royaume-Uni et de violentes émeutes début avril.
Goutte d'eau alimentant la fronde: la décision de Arlene Foster de s'abstenir lors du vote, en avril, par le Parlement local d'une motion appelant à interdire les thérapies de conversion pour homosexuels, une attitude jugée trop timide par les plus fondamentalistes de sa formation, à la vision ultra-conservatrice au chapitre des moeurs.