Des images choquantes de massacre de dauphins, des requins pris dans des filets de pêche, ou encore des immersions en caméra cachée sur des gros bâteaux de pêche industrielle: voilà ce que nous montre le documentaire "Seaspiracy". Selon la chercheuse Mialy Andriamahefazafy, qui a réalisé une thèse sur la pêche industrielle dans l’Institut de géographie et durabilité à l’Université de Lausanne, la situation de la surpêche est alarmante, même si environ 34% des stocks mondiaux sont surpêchés.
Si on pense à des communautés qui dépendent de la pêche pour leur sécurité alimentaire, cette vision d’arrêter de manger du poisson marginaliserait plusieurs de ces communautés
Cette pêche industrielle a de multiples conséquences. "Sans la biodiversité, les océans ne peuvent pas assurer leur fonction de capture de CO2", souligne notamment Mialy Andriamahefazafy. Les petits pêcheurs locaux souffrent aussi de cette pêche industrielle, mais éliminer totalement le poisson de la consommation ne leur serait pas non plus favorable. "Si on pense à des communautés qui dépendent de la pêche pour leur sécurité alimentaire, cette vision d’arrêter de manger du poisson marginaliserait plusieurs de ces communautés."
Si la situation alarme au niveau mondial, on ne peut pas parler de surpêche dans nos lacs. "La pêche en Suisse est bien réglementée, des études sur la capacité de renouvellement des poissons se font régulièrement", conclut la chercheuse.
Gabriela Cabré avec l’équipe du Point J