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Les Nations unies échouent à relancer les négociations sur Chypre à Genève

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant la presse à Genève, 29.04.2021. [Keystone - Martial Trezzini]
Les Nations Unies échouent à relancer les négociations sur Chypre à Genève / Le Journal horaire / 23 sec. / le 29 avril 2021
L'ONU n'a pas réussi à rapprocher Chypriotes grecs et turcs, lors d'une réunion à Genève pour relancer des négociations sur l'île divisée depuis 1974. Mais une nouvelle rencontre est prévue dans les prochains mois.

"Nous n'avons pas encore trouvé suffisamment d'entente", a admis jeudi matin à Genève le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Mais "je n'abandonne pas", a-t-il dit au terme de trois jours de discussion informelle entre Chypriotes et les garants grec, turc et britannique de la sécurité de l'île depuis 1960.

L'ONU veut continuer "à œuvrer"

Dans les prochains mois, des consultations seront menées. Selon Antonio Guterres, qui veut continuer à oeuvrer "pour la sécurité et le bien-être des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs", une nouvelle réunion informelle sous le même format pourrait avoir lieu d'ici "deux à trois mois".

Avant même le début des discussions à Genève mardi, le secrétaire général n'avait pas caché être "réaliste" sur la possibilité peu élevée d'une relance des négociations. Quatre ans après les derniers pourparlers formels en Suisse, les composantes ont changé.

Espoirs douchés par la partie turque

Mercredi après-midi, le nouveau président de la République turque de Chypre-Nord (RTCN), qui contrôle le nord de l'île et reconnue seulement par la Turquie, avait douché tout déblocage. Soutenu par Ankara, le nationaliste Ersin Tatar, élu en octobre dernier en militant pour deux Etats séparés, a formellement présenté à Antonio Guterres un plan en six points.

Celui-ci conditionne la reprise de négociations formelles à l'établissement par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un statut "égal" de la RTCN à celui de la République de Chypre, reconnue par la communauté internationale et qui contrôle le sud de l'île.

"Grande déception" côté grec

Cette situation, qui remet en cause des décennies de discussions sur un Etat fédéral, est inacceptable pour les Chypriotes grecs. Leur président Nicos Anastasiades, soutenu par son allié grec, a relayé sa "grande déception".

De son côté, Antonio Guterres n'a pas reçu de mandat pour discuter de deux Etats. Le secrétaire général ne veut pas préjuger si l'organe exécutif de l'ONU doit se réunir pour réévaluer ses résolutions. "Vous devez poser la question au Conseil de sécurité", s'est-il contenté de dire.

afp/oang

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