En 2013, des neuroscientifiques sont parvenus à implanter de faux souvenirs dans le cerveau de souris. Il y a deux ans, d'autres chercheurs ont réussi, eux, à fabriquer des images artificielles dans le cerveau de rongeurs.
Des avancées redoutées
Ces découvertes intéressent les multinationales comme Apple, Google ou encore le chef d'entreprise et milliardaire Elon Musk. Ce dernier travaille sur un projet qui permettrait à des patients de voir et d'entendre directement via leur cerveau.
Mais ces recherches suscitent aussi des craintes. Que se passerait-il si demain des logiciels ou des puces électroniques permettaient de lire nos pensées, nos émotions, voire de modifier notre mémoire sans notre consentement?
La "dernière frontière" de l'être humain
C'est à cette préoccupation qu'ont voulu répondre les sénateurs chiliens. Leur objectif est de protéger les "droits du cerveau" ou "neurodroits" dans la Constitution, comme le libre arbitre ou l'intimité mentale notamment.
L'idée a reçu les faveurs des parlementaires de droite comme de gauche. Le sénateur Guido Girardi, l'un des promoteurs du texte, a expliqué qu'il vise à protéger la "dernière frontière" de l'être humain: son esprit. Le projet de loi a été voté à l'unanimité au Sénat et doit maintenant être approuvé par la Chambre des députés.
Cette légifération est également soutenue par des neuroscientifiques et suscite un vif intérêt à l'échelle mondiale, au-delà de cette discipline. Le cinéaste allemand Werner Herzog est même venu récemment au Chili filmer une partie des débats au Parlement.
oang avec Justine Fontaine et afp