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Un journaliste français enlevé par un groupe djihadiste au Mali

Un journaliste français, Olivier Dubois, collaborateur de divers médias, affirme avoir été kidnappé début avril au Mali par des djihadistes affiliés à Al-Qaïda, dans une vidéo à la provenance indéterminée circulant mercredi sur les réseaux sociaux.

Un responsable au ministère français des Affaires étrangères à Paris a confirmé la "disparition" d'Olivier Dubois, 46 ans.

Dans une brève vidéo d'une vingtaine de secondes, Olivier Dubois explique avoir été enlevé le 8 avril à Gao (nord) par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), principale alliance djihadiste au Sahel dirigée par le Malien Iyad Ag Ghaly.

Assis par terre, les jambes croisées sur une toile de couleur verte, dans ce qui semble être une tente, il dit s'adresser à sa famille, à ses amis et aux autorités françaises "pour qu'elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour me faire libérer".

Le journaliste de 46 ans, vêtu d'un costume traditionnel rose clair, la barbe bien taillée, regarde fixement la caméra et s'exprime d'une voix ferme. Les mouvements de ses doigts et d'une jambe semblent néanmoins traduire une certaine nervosité.

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En reportage au Mali

"Olivier Dubois était en reportage à Gao au Mali. Le 8 avril, il n'est pas rentré à son hôtel après le déjeuner. Ce journaliste aguerri qui travaille habituellement pour Le Point Afrique et Libération connaissait bien cette région très dangereuse", a réagi sur Twitter le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire.

"Nous avons été informés deux jours après sa disparition. En concertation avec les rédactions qui l'emploient habituellement, nous avons pris la décision de ne pas rendre publique cette prise d'otage, afin de ne pas entraver une éventuelle issue positive rapide", ajoute Christophe Deloire, en demandant aux autorités maliennes et françaises de "tout mettre en œuvre pour obtenir sa libération".

"Nous confirmons la disparition au Mali de M. Olivier Dubois. Nous sommes en contact avec sa famille ainsi qu'avec les autorités maliennes. Nous procédons aux vérifications techniques d'usage", a assuré un responsable du ministère français des Affaires étrangères.

Le quotidien Libération, pour lequel il travaillait régulièrement depuis avril 2020, a indiqué ne pas souhaiter faire de commentaire dans l'immédiat.

Crise sécuritaire

Le Mali est en proie depuis 2012 à une poussée djihadiste partie du Nord, qui a plongé le pays dans une crise sécuritaire et s'est étendue au centre du pays. Les violences se sont également propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.

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Les violences – djihadistes, intercommunautaires ou autres – ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l'intervention des forces de l'ONU, française et africaines.

afp/sjaq

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Il n'y avait plus d'otage au Mali

Il n'y avait plus de Français otage dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, une septuagénaire enlevée près de 4 ans plus tôt par des hommes armés à Gao également, où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d'aide à l'enfance.

Sophie Pétronin avait été libérée en même temps que l'homme politique malien Soumaïla Cissé, décédé depuis, et que deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, également enlevés par des jihadistes.

Malgré des conjectures persistantes, le gouvernement malien n'a jamais confirmé le paiement d'une rançon, en plus de la libération de 200 prisonniers, dont un certain nombre de djihadistes, contre la liberté de ces quatre otages.

Une Suissesse, Béatrice Stöckli

En octobre 2020, la Suisse avait été informée que le GSIM avait exécuté Béatrice Stöckli, une missionnaire évangélique, qui avait été enlevée en janvier 2016 à Tombouctou. En mars dernier, le ministère suisse des Affaires étrangères avait indiqué que son corps avait pu être retrouvé et formellement identifié.