La Chine a limité sa pollution atmosphérique l'hiver dernier
La politique de substitution du charbon au profit du gaz naturel ou de l'électricité pour le chauffage domestique porte ses fruits. Elle a permis de compenser la hausse de la pollution industrielle.
Malgré ces résultats encourageants, la pollution industrielle reste le problème majeur en Chine. Elle s'est même aggravée ces derniers mois. Après le ralentissement économique début 2020 lié à la crise du Covid, le gouvernement a relancé la machine à plein régime via les investissements. Cela a entraîné une consommation énergétique intensive et donc l'augmentation des émissions industrielles.
Les autorités stimulent artificiellement la construction et l'industrie pour créer de l'activitéLauri Myllyvirta, analyste auprès du Center for Research on Energy and Clean Air
Pour Lauri Myllyvirta, analyste auprès du Center for Research on Energy and Clean Air, le phénomène illustre le véritable défi de la Chine en matière environnemental: "La raison pour laquelle la Chine consomme la moitié du charbon, de l'acier ou du ciment dans le monde, c'est que son modèle économique repose sur les investissements. Les autorités stimulent artificiellement la construction et l'industrie pour créer de l'activité", précise-t-elle jeudi dans La Matinale.
Le chercheur espère cependant voir ces investissements redirigés à l'avenir vers des projets durables; il estime que c'est une nécessité pour éliminer les jours de grande pollution d'ici à 2025 et que c'est aussi ce à quoi s'est engagé le gouvernement.
Des efforts insuffisants
De nombreuses villes dépassent toujours d'au moins cinq fois les normes maximales fixées par l'OMS. L'air reste donc très pollué. Les émissions de polluants doivent diminuer d'au moins 25% si le pays veut espérer atteindre son objectif. Il faut donc une accélération drastique des mesures.
Si l'amélioration relevée ces derniers mois est saluée, elle reste insuffisante pour atteindre la neutralité carbone promise par la Chine à horizon 2060. De nombreux expertes et experts espèrent désormais des engagements plus concrets de la part de Pékin.
Texte radio: Michael Peuker
Adaptation web: Virginie Langerock