"La Russie défend sans relâche le droit international. En même temps, nous allons défendre fermement nos intérêts nationaux et assurer la sécurité de notre peuple", a déclaré Vladmir Poutine devant des centaines de militaires en uniformes d'apparat et au garde-à-vous réunis sur la Place Rouge, au pied des murs du Kremlin.
Selon lui, des idées issues du nazisme "sont remises au goût du jour", dénonçant le retour dans le monde de "discours racistes, de supériorité nationale, d'antisémitisme et de russophobie".
Il n'a pas précisé la cible de ses critiques, mais Poutine n'a cesse depuis des années d'accuser des forces nationalistes, nostalgiques selon lui du nazisme, de gagner en influence chez son voisin ukrainien, dont il a annexé la péninsule de Crimée en 2014 après une révolution pro-occidentale.
Tensions internationales
Le président russe accuse aussi systématiquement ses rivaux américains et européens de politiques anti-russes, rejetant leurs accusations à l'égard de Moscou. La Russie a été sanctionnée à de multiples reprises en raison de cyberattaques, de la répression de l'opposition et pour son rôle dans le conflit en Ukraine, ou encore de scandales d'espionnage.
Cette année, le défilé militaire du 9 mai intervient dans un contexte de nouvelles tensions, juste après le déploiement en avril de dizaines de milliers de soldats russes aux frontières ukrainiennes, qui a laissé craindre un temps une possible offensive.
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Moscou a assuré qu'il s'agissait d'exercices en réplique aux activités accrues de l'Otan en Europe de l'Est. Un retrait a été entamé le 23 avril, mais selon Kiev, l'Otan et Washington, celui-ci est insuffisant.
De hauts responsables russes font également l'objet de sanctions occidentales à cause de l'empoisonnement en août 2020 du principal détracteur du Kremlin, Alexeï Navalny, qui a été incarcéré en début d'année.
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Défilé militaire
Dimanche, plus de 12'000 militaires ainsi que 190 véhicules et systèmes d'armements ont défilé sur la Place Rouge à l'issue du discours du chef de l'Etat qui était entouré d'officiels et de vétérans pour la parade marquant le 76e anniversaire de la victoire lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Ce défilé est aussi l'occasion pour l'armée russe de montrer ses muscles avec ses équipements les plus modernes, le Kremlin ayant fait du renforcement de ses capacités militaires une pierre angulaire de ses ambitions géopolitiques.
ats/iar
Célébration symbolique
En plus de vingt ans au pouvoir, Vladimir Poutine a fait du 9 mai un moment symbolique de sa politique de puissance, exaltant le sacrifice des Soviétiques mais accusant aussi ses adversaires occidentaux de révisionnisme historique en cherchant à minimiser le rôle de l'URSS dans la défaite d'Adolf Hitler.
"Le peuple soviétique a respecté son serment sacré, défendu la patrie et a libéré les pays d'Europe de la peste brune", a-t-il déclaré dimanche, dénonçant une fois de plus des "tentatives de réécrire l'histoire" au détriment de la Russie.
Les célébrations du 9 mai à travers le pays, avec des défilés militaires dans les principales villes, sont devenues un moment de communion patriotique dédié aux quelque 20 millions de Soviétiques tués durant la guerre contre les nazis.
Selon l'institut de sondage public Vtsiom, pour 69% des Russes, il s'agit du principal jour férié de l'année. Ce n'est pourtant qu'après la chute de l'URSS que ces commémorations sont devenues annuelles.