"A la lumière du contexte actuel, et à la demande du procureur général, l'audience prévue lundi a été annulée", a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué, précisant qu'une nouvelle date serait annoncée "d'ici les 30 prochains jours".
Vendredi soir, plus de 220 personnes - majoritairement des Palestiniens - ont été blessées lors de heurts avec des policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et le site le plus sacré pour les juifs.
Samedi soir, de nouveaux heurts ont eu lieu à Jérusalem-Est mais dans les secteurs de la porte de Damas, Bab al-Zahra et Cheikh Jarrah faisant une centaine de blessés, dont 39 mineurs selon l'Unicef, tandis que la police israélienne a rapporté 17 policiers blessés et neuf arrestations.
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Dans le quartier de Cheikh Jarrah, théâtre de protestations quotidiennes depuis plusieurs jours contre la possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens, des Palestiniens ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre israéliennes qui ont fait usage de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes.
Le gouvernement veut faire respecter "la loi et l'ordre"
Dimanche, l'esplanade des Mosquées était relativement calme, mais la tension restait palpable dans la vieille ville, les heurts intervenant en fin de journée, voire en soirée après la rupture du jeûne.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti que l'Etat hébreu "continuera d'assurer la liberté de culte, mais n'autorisera pas des émeutes violentes".
"Nous ferons respecter la loi et l'ordre, avec fermeté et responsabilité", a déclaré le Premier ministre, tout en défendant le développement des colonies juives dans la partie orientale de Jérusalem, occupée et annexée depuis 1967 par l'Etat hébreu.
"Je dis aussi à nos meilleurs amis: Jérusalem est la capitale d'Israël. Alors que chaque nation construit sa capitale, nous avons aussi le droit de construire à Jérusalem. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons de faire", a-t-il ajouté évoquant les "racines bibliques" des juifs à Jérusalem.
De son côté, le Hamas, mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, a appelé les Palestiniens à rester sur l'esplanade des Mosquées et a menacé Israël d'attaques si la Cour suprême validait les évictions de Cheikh Jarrah.
Gaza mobilisée
Dans la bande de Gaza, les soldats israéliens ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants palestiniens rassemblés près de la barrière de séparation érigée par Israël dans cette enclave de deux millions d'habitants sous blocus.
Des ballons incendiaires ont en outre été lancés samedi soir, mais aussi dimanche, depuis Gaza vers le sud d'Israël, selon les autorités israéliennes qui font état de plusieurs feux de brousse déclenchés par ces projectiles.
La bande de Gaza prépare de nouvelles manifestations dimanche soir en solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem. Des manifestations sont aussi prévues en soirée en Cisjordanie occupée, où l'armée israélienne a annoncé avoir déployé trois bataillons supplémentaires afin de "renforcer la défense de la région de Jérusalem".
ats/iar
Appel au calme de l'étranger
Les "amis" d'Israël ont appelé au calme. Premier allié de l'Etat hébreu, les Etats-Unis ont appelé "responsables israéliens et palestiniens à agir pour mettre un terme à la violence" et ont exprimé leur inquiétude quant à "l'expulsion potentielle des familles palestiniennes de Cheikh Jarrah".
Les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, quatre pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël ces derniers mois, ont fait état de leur "profonde inquiétude", appelant Israël au calme. Idem pour le quartette sur le Proche-Orient - composé des Etats-Unis, de la Russie, de l'ONU, et de l'UE - qui a appelé Israël à faire preuve de "retenue".
Lors d'un message dominical après la prière, le pape François a appelé dimanche à la fin des violences à Jérusalem. "La violence engendre seulement la violence. Arrêtons ces heurts", a-t-il déclaré.