L'ancienne cheffe de facto du gouvernement birman n'a pas été vue en public depuis son arrestation lors du putsch militaire du 1er février. Depuis, Aung San Suu Kyi est assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw et n'a pu rencontrer ses avocats que lors de brèves séances de visioconférence très surveillées par les forces de sécurité.
Apparemment en bonne santé
Une nouvelle audience en vidéoconférence s'est tenue lundi matin au cours de laquelle il a été annoncé qu'Aung San Suu Kyi "comparaîtrait en personne le 24 mai", a déclaré l'un de ses avocats, Khin Maung Zaw. Sa cliente semble "en bonne santé", mais il n'a toujours pas pu la rencontrer.
"Nous ne sommes pas certains que la police nous autorise à lui parler en privé avant l'audience", a déploré Khin Maung Zaw.
Nombreuses inculpations
L'ex-dirigeante, âgée de 75 ans, a été inculpée à six reprises depuis son arrestation. Elle est notamment poursuivie pour non-respect des restrictions liées à la pandémie, importation illégale de talkies-walkies, incitation aux troubles publics et violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale.
Elle est aussi accusée d'avoir perçu plusieurs centaines de milliers de dollars et onze kilos d'or de pots-de-vin, mais n'a pas été inculpée pour "corruption".
Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être bannie de la politique, voire condamnée à de longues années de prison.
afp/oang
Cent jours de chaos
Mardi marquera les 100 jours du putsch des militaires en Birmanie, une période durant laquelle la junte n'a eu de cesse de tisser une toile judiciaire autour de la lauréate du prix Nobel de la paix 1991.
Le coup d'Etat a aussi été marqué par un soulèvement populaire, une économie paralysée par une grève générale sans précédent et des combats intenses entre l'armée et des factions rebelles.
Les manifestations continuent à être violemment réprimées par les forces de sécurité. Au moins 780 civils ont été tués ces trois derniers mois, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).
Plus de 3800 personnes sont détenues pour beaucoup dans des lieux tenus secret, d'après l'AAPP qui déplore des violences envers les femmes, des exécutions extra-judiciaires et des tortures comme dans le cas du poète Khet Thi, arrêté samedi et mort en détention 24 heures plus tard.