"Nous condamnons toute violence et toute incitation à la violence", a affirmé à la presse un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Depuis quatre jours, plus de 900 personnes ont été blessées dans la répression de rassemblements à Jérusalem-Est.
Le Haut-Commissariat demande à la police de garantir les libertés fondamentales et d'éviter un recours "disproportionné" à la force. "Cela n'a pas été le cas ces derniers jours", affirme le porte-parole.
"Potentiel crime de guerre"
L'augmentation des tensions a abouti au tir de plus de 250 roquettes par des groupes palestiniens vers Israël, blessant près de 20 personnes, "un potentiel crime de guerre". L'armée israélienne a elle mené des frappes aériennes, tuant environ 25 personnes. Ces deux offensives violent le droit international humanitaire, a encore dit le porte-parole.
Comme le secrétaire général Antonio Guterres, le Haut-Commissariat appelle au calme. Vendredi, il avait dénoncé de possibles crimes de guerre par Israël si des familles palestiniennes venaient à être expulsées de force de leur logement à Jérusalem-Est. Face aux tensions, la Cour suprême israélienne a reporté une décision.
Plus de 20 morts à Gaza
Les autorités du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave palestinienne, ont fait état de 22 morts, dont neuf enfants, dans les frappes israéliennes menées en riposte à des salves de roquettes tirées depuis l'enclave palestinienne, en plus de 106 blessés.
"Nous sommes dans la phase initiale de notre riposte contre des cibles militaires à Gaza", a prévenu mardi matin le porte-parole de l'armée Jonathan Conricus, faisant état de la mort de 15 membres du Hamas et du Djihad islamique, un autre groupe armé.
L'armée israélienne a frappé 130 cibles militaires, appartenant pour la plupart au Hamas, a précisé Jonathan Conricus.
Les salves de roquettes tirées depuis la bande de Gaza constituent "une agression grave à l'encontre d'Israël, à laquelle nous ne pouvons pas ne pas répliquer", a-t-il estimé.
>> Retour sur la journée de lundi : Journée de violences à Jérusalem et à Gaza, de nombreux morts
Le Hamas avait menacé lundi après-midi l'Etat hébreu d'une nouvelle escalade militaire si ses forces ne se retiraient pas de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, où des heurts quotidiens opposant des Palestiniens à la police israélienne ont fait des centaines de blessés depuis vendredi.
Fait rare, les sirènes d'alarme des autorités israéliennes ont retenti lundi à Jérusalem même.
Des dégâts matériels ont été constatés dans deux localités touchées par des roquettes à une quinzaine de km de Jérusalem. Les secouristes israéliens ont fait état d'une trentaine de blessés, pour la plupart à Ashkelon, ville israélienne toute proche de la bande de Gaza.
Deux Israéliennes tuées
Deux Israéliennes ont été tuées mardi dans la ville d'Ashkelon (sud) par des frappes de roquettes depuis la bande de Gaza, ont indiqué les secouristes. Après l'annonce de ces décès, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu'Israël allait "intensifier" ses attaques contre le Hamas.
Selon un dernier bilan de l'armée, 200 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël depuis lundi, dont plus de 90% ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer". De nombreuses autres roquettes sont tombées à l'intérieur de la bande de Gaza.
Alors que d'autres roquettes ont été lancées mardi matin, la branche armée du Hamas a promis de faire de faire d'Ashkelon un "enfer" si les frappes israéliennes faisaient des victimes civiles dans l'enclave.
"A la fin, les Palestiniens gagneront", a affirmé le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un communiqué.
Les frappes israéliennes sur Gaza sont les plus importantes depuis novembre 2019.
Plus de 550 blessés lundi
Lundi, quelque 520 Palestiniens et 32 policiers israéliens ont été blessés dans de nouveaux heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, et dans d'autres lieux de Jérusalem-Est.
Le Hamas avait menacé l'Etat hébreu d'une nouvelle escalade militaire si ses forces ne se retiraient pas à 18H00 (15H00 GMT) de l'esplanade.
Les violences ont coïncidé avec la "Journée de Jérusalem", qui marque selon le calendrier hébraïque la prise de la partie orientale, peuplée de Palestiniens, de la Ville sainte par l'armée israélienne en 1967. Elles interviennent aussi après des semaines de tensions à Jérusalem.
afp/ebz