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Air France et Airbus seront jugés pour l'accident du vol Rio-Paris en 2009

L'A330 d'Air France s'était abîmé au milieu de l'Atlantique le 1er juin 2009. [Brazil Air Force/EPA/Keystone]
Air France et Airbus seront jugés pour l'accident du vol Rio-Paris en 2009 / Le 12h30 / 1 min. / le 12 mai 2021
La cour d'appel de Paris a ordonné mercredi un procès pour "homicides involontaires" à l'encontre d'Air France et d'Airbus. Elle leur attribue des responsabilités indirectes dans l'accident du vol Rio-Paris, qui avait fait 228 morts en 2009.

Cette décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel, réclamée par le parquet général, invalide le non-lieu prononcé en 2019 en faveur de la compagnie et du constructeur au terme des investigations.

>> Lire : Crash du Rio-Paris, le parquet fait appel du non-lieu général

"C'est une immense satisfaction d'avoir le sentiment d'avoir enfin été entendu par la justice", a déclaré, très émue, la présidente de l'association Entraide et Solidarité AF447, Danièle Lamy. "Nous déplorons cependant qu'il ait fallu douze longues années pour en arriver là (…), peuplées d'incertitudes, de procédures tracassières et obscures, de découragement mais jamais de résignation", a-t-elle ajouté.

Recours en cassation

De leur côté, les avocats d'Airbus ont immédiatement annoncé un recours en cassation. Ils ont dénoncé une "décision injustifiée (…) en contradiction avec les juges d'instruction qui connaissaient bien le dossier".

Réagissant également, Air France a dit "prendre acte" de la décision mais maintient n'avoir pas commis de faute pénale. La compagnie se réserve elle aussi la possibilité de former un recours devant la cour de cassation.

Pilotes désorientés par une défaillance

Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s'était abîmé au milieu de l'Atlantique. Les pilotes, désorientés par une défaillance technique en traversant la zone météorologique instable du Pot au noir, n'avaient pu rattraper le décrochage de l'A330, entraînant la mort des 216 passagers et 12 membres d'équipage.

Agences/oang

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Des sondes givrées à l'origine du drame

Le parquet général avait contesté le non-lieu rendu en 2019. Il estimait que les "causes indirectes" du crash étaient imputables aux manquements des deux entreprises.

Les dirigeants d'Air France s'étaient "abstenus de mettre en oeuvre la formation et l'information des équipages" nécessaire. Et Airbus avait "sous-estimé la gravité des défaillances des sondes" de vitesse Pitot et n'avait pas suffisamment agi pour corriger ce dangereux défaut.

Le givrage de ces sondes avait été l'élément déclencheur de la catastrophe. Causé par la formation de cristaux de glace lors d'un passage à haute altitude dans un amas de cumulonimbus, l'incident avait conduit à une incohérence des mesures de vitesse et désorienté les pilotes jusqu'au décrochage fatal en moins de quatre minutes.