Pour lutter contre la pandémie après une explosion de cas quotidiens, le gouvernement turc a décrété un couvre-feu total jusqu'au 17 mai au moins et il est désormais impossible aux locaux de sortir ou de profiter des plages. Les magasins, les restaurants et les banques ont dû fermer boutique.
Dans les villes touristiques, et en premier lieu à Istanbul, mais aussi sur les plages touristiques du sud du pays, les touristes sont toutefois les bienvenus et se retrouvent presque seuls dans les rues et sur le sable.
Ainsi, si l'on se promène sur la place Sultanahmet à Istanbul, entre la Mosquée Bleue et la désormais Mosquée Sainte-Sophie, on entend très peu de gens parler en turc. Les promeneurs sont avant tout des touristes.
"Comme dans un film d'angoisse"
Rencontrés à l'aéroport d'Istanbul, par ailleurs presque vide, ou en ville, les touristes peinent un peu à comprendre la situation, mais finissent par s'y adapter. Ils assurent même qu'il est facile d'entrer en Turquie: il suffit d'avoir le test PCR et le formulaire réclamé par les autorités turques.
"A l'aéroport, c'était comme dans un film d'angoisse. Notre guide nous a dit: 'Ne vous inquiétez pas, les touristes sont libres de se promener. Gardez votre passeport sur vous et vous n'aurez aucun problème'", raconte Javier, un touriste mexicain interrogé dans le 12h30.
Asil et Shéhérazade, deux Ouzbeks qui vivent et travaillent à Paris, sont eux venus à Istanbul pour deux raisons: des implants capillaires pour lui et un peu de tourisme pour tous les deux. Pour Asil, "c'est même un très bon moment pour être touriste à Istanbul et visiter ses monuments. S'il y avait plus de monde, ce serait un peu dangereux à cause du Covid." Shéhérazade regrette de son côté que beaucoup d'endroits soient fermés en cette période.
Valeria, une Ukrainienne de 23 ans qui s'apprête à quitter la Turquie après deux semaines à Antalya, ne se plaint pas de la situation: "Cela me plaît qu'il n'y ait pas foule pour marcher et faire des photos tranquillement. Le seul aspect négatif, c'est quand vous voyagez en voiture: il y a beaucoup de policiers sur les routes qui vérifient vos papiers."
Sauver une saison qui s'annonce morose
En autorisant les visiteurs étrangers à circuler, les autorités espèrent sauver une saison touristique qui s'annonce déjà morose et faire repartir l'économie.
A la question de savoir si les affaires fonctionnent, Erkan, marchand de bijoux fantaisies autorisé à rester ouvert à Istanbul, est sans nuances: "Pas du tout. Mais je n'en espérais pas tant non plus en ce moment. Le pays est confiné pour 17 jours, il y a plein d'interdits."
Le vendeur voit tout de même d'un bon oeil les touristes qui reviennent: "Cela donne un peu d'espoir pour l'avenir.". Mais comme lui, tout le secteur du tourisme attend avec impatience le retour en masse des Russes et des Européens. Mais c'est encore loin d'être le cas et la saison est loin d'être sauvée.
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Reportage radio: Anne Andlauer
Adaptation web: boi