A l'appel du Collectif Urgence Palestine, les manifestants rassemblés à Genève ont dénoncé la politique israélienne à l'encontre des Palestiniens, traitant l'Etat hébreu d'assassin et de criminel.
"Combien de temps encore Israël va rester impuni?", a déploré une oratrice. Combien de temps "faudra-t-il encore accepter la colonisation de territoires palestiniens par des colons israéliens?", s'est-elle demandée.
"Aujourd'hui, j'aurais voulu parler d'espoir", a souligné de son côté le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga. L'élu socialiste a condamné le regain de tension dans la région et appelé à casser le discours dominant de l'Etat israélien. "Gaza est une prison à ciel ouvert et on ne peut pas condamner que la violence du Hamas."
Aussi à Bâle
Cette manifestation intervient sur fond d'une escalade militaire inédite ces derniers jours depuis 2014 entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, dans et autour de la bande de Gaza, et de violences dans des villes israéliennes mixtes arabes et juives.
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A Bâle, quelque 200 personnes se sont aussi rassemblées sur la Barfüsserplatz. Elles scandaient des slogans comme "Liberté pour la Palestine". La tension est quelque peu montée lorsqu'une femme est apparue en brandissant un drapeau israélien. Plusieurs manifestants ont voulu prendre à partie la femme, qui s'est alors enfuie.
Tensions à Paris
En France, environ 22'000 personnes ont manifesté dans 60 rassemblements à Lyon, Marseille, Nantes ou Toulouse, Elles étaient environ 3000 à Paris où les manifestations avaient été interdites par les autorités mettant en avant le précédent de 2014, lorsqu'une marche pro-palestinienne avait dégénéré en violences urbaines.
Des manifestants ont tenté de se rassembler au point de départ du défilé prévu dans le quartier de Barbès avant d'être systématiquement dispersés par les 4200 policiers et gendarmes déployés.
Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour empêcher différents petits cortèges de se reformer dans les rues du nord de Paris.
A 19h00, elles avaient procédé à 44 interpellations, a annoncé la préfecture de police de Paris. Un gendarme a été blessé.
Un tribunal administratif avait rejeté vendredi un recours contre l'interdiction de la manifestation qui avait été demandée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en rappelant que des débordements s'étaient produits dans la capitale lors d'un rassemblement de sympathisants de la cause palestinienne à l'été 2014.
Des milliers de personnes à Madrid et Londres
D'autres manifestations en soutien à la cause palestinienne ont eu lieu samedi en Europe. Environ 2500 personnes ont défilé dans le calme dans le centre de Madrid, selon la police nationale.
Beaucoup de jeunes étaient enveloppés dans des drapeaux palestiniens. "Nous voulons demander à l'Espagne et aux autorités européennes de ne pas collaborer avec Israël, car elles collaborent par leur silence" sur les violences en cours au Proche-Orient, a lancé une des manifestantes.
A Londres, des milliers de personnes se sont aussi rassemblées. Les manifestants ont appelé le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l'opération militaire israélienne.
"Le gouvernement britannique est complice de ces actes aussi longtemps qu'il offrira un soutien militaire, diplomatique et financier à Israël", ont estimé les organisateurs.
Trois défilés à Berlin
Plusieurs milliers de personnes ont enfin manifesté à Berlin et dans plusieurs villes allemandes à l'appel de collectifs pro-palestiniens. Au total, trois manifestations ont été autorisées dans la capitale allemande pour la seule journée de samedi.
A l'appel du collectif "Samidoun" derrière le mot d'ordre "marche du peuple palestinien pour la libération et le retour", plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur l'Hermannplatz, la place centrale du quartier, brandissant des drapeaux turcs et palestiniens, ainsi que des pancartes appelant au "boycott d'Israël".
A Copenhague, trois personnes ont été arrêtées à la suite de violences lors d'une manifestation en soutien aux Palestiniens vendredi soir. Certains manifestants ont lancé des pierres aux forces de l'ordre et contre l'ambassade israélienne
gma avec agences