"La Grèce est en train de reconstruire un camp à Lesbos. C'est mieux organisé, il y a plus de sécurité, de moyens. Il y a la volonté d'apporter plus de confort pour les migrants, on installe des égouts, des moyens de faire de l'eau chaude", explique Pierre-Alain Fridez samedi dans Forum, tout juste revenu de Grèce.
L'élu socialiste s'est rendu dans le camp provisoire d'accueil des migrants en tant que président de la Commission des migrations de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Le camp de Mavrovouni, près du port de Lesbos, a été bâti en urgence. "Il y avait des nouvelles très alarmantes après l'incendie à Moria. Les migrants devaient quitter ce camp et aller ailleurs. On a demandé à la Commission de pouvoir se rendre sur place", indique-t-il.
L'effet du Covid
Avant sa visite, Pierre-Alain Fridez reconnaît qu'il s'attendait "au pire". La situation est toutefois meilleure qu'il ne le pensait, même si celle-ci reste "très préoccupante".
"La pandémie de coronavirus a ralenti les arrivées dans le camp. A Moria, il y avait plus de 20'000 personnes. Ici, il y en a 6200", relève le conseiller national.
Depuis l'apparition de la pandémie en mars 2019 en Grèce, très peu de cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le camp de Lesbos, qui comme l'ensemble des camps à travers le pays est soumis à des restrictions sévères: les migrants ne sont autorisés à en sortir que pour un temps très limité.
"L'horreur devient banale"
Selon Pierre-Alain Fridez, la Commission des migrations s'est rendue sur place pour s'assurer que les droits de l'Homme et les droits minimaux des citoyens sont respectés.
"Le but est aussi d'augmenter les relocalisations: l'ouverture des frontières de nos pays pour permettre à ces personnes qui ont tout perdu de venir recommencer une nouvelle vie chez nous", indique le natif de Moutier.
Le Jurassien regrette que la situation des migrants passe parfois au second plan. "Les médias parlent des choses les plus frappantes du moment, ensuite l'horreur absolue devient plus banale, on oublie et on passe à autre chose. Mais dans ces camps, des gens attendent et espèrent. Quand on voit ces enfants, on doit tout faire pour leur assurer un avenir", affirme Pierre-Alain Fridez, ajoutant qu'il s'entretiendra prochainement avec la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter à ce sujet.
gma