Dans la bande de Gaza, 192 Palestiniens, dont 58 enfants, ont péri dans les raids de l'armée israélienne, selon un dernier bilan palestinien. De même source, 1230 Palestiniens ont été blessés depuis le déclenchement de ce nouveau cycle de violences entre l'armée israélienne et les groupes palestiniens.
Plus tôt, l'armée israélienne a indiqué avoir mené dimanche une frappe sur le domicile du chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar. On ignore dans l'immédiat le sort de ce haut dirigeant.
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3000 roquettes tirées vers Israël
Israël fait par ailleurs face au rythme le plus élevé de roquettes jamais tirées vers son territoire, dans le nouveau conflit avec les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza que contrôle le Hamas, a indiqué de son côté l'armée israélienne.
Depuis le 10 mai, les groupes armés de Gaza ont lancé environ 3000 roquettes vers Israël, battant ainsi le rythme des tirs lors d'une escalade en 2019 et de la guerre de 2006 contre le Hezbollah au Liban. Ces tirs ont tué 10 personnes, dont un enfant, et blessé 540 autres.
Les hostilités se sont également étendues au territoire israélien, théâtre d'affrontements entre Juifs et Arabes dans des villes mixtes, et à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où des heurts avec l'armée israélienne ont fait depuis le 10 mai 19 morts palestiniens, selon un bilan palestinien. Une personne a aussi été tuée au sud du Liban.
La polémique se poursuite aussi sur l'immeuble abritant Al-Jazeera et AP à Gaza que l'armée israélienne a complètement détruit samedi. Les deux médias se sont dits choqués et ont dénoncé une volonté de "faire taire les médias". Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté estimé que cette cible était "parfaitement légitime", car le bâtiment abritait également "un bureau de renseignement pour l'organisation terroriste palestinienne (...) qui prépare et organise des attaques terroristes contre des civils israéliens".
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Attaque à la voiture bélier à Jérusalem
A Jérusalem-Est, une attaque à la voiture bélier visant des forces de sécurité israélienne a fait au moins sept blessés, dont quatre policiers, dimanche après-midi, selon la police et des secouristes.
La police israélienne a indiqué avoir "neutralisé" l'assaillant sans préciser son identité, ni indiqué s'il avait été tué ou blessé.
De nombreux policiers sont déployés dans la Ville sainte qui a été le théâtre de manifestations et d'affrontements entre les forces de l'ordre et des Palestiniens s'opposant à la possible expulsion de familles locales.
Réunion de l'ONU sans avancée
Alors que les appels internationaux à la cessation des hostilités se multiplient, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni dimanche publiquement pour une troisième session d'urgence sur le conflit israélo-palestinien depuis une semaine, sans adoption à ce stade d'une déclaration commune ni de propositions permettant d'aboutir rapidement à une cessation des hostilités.
Les affrontements au Proche-Orient doivent "cesser immédiatement" car ils risquent "de déclencher une crise sécuritaire et humanitaire incontrôlable" dans la région, a averti en ouverture le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Le carnage a continué aujourd'hui. Ce cycle insensé d'effusion de sang, de terreur et de destruction doit cesser immédiatement", a-t-il insisté.
Parallèlement à la réunion, les 15 membres du Conseil de sécurité ont poursuivi des négociations sur un texte commun visant à appeler à la fin des hostilités et réaffirmer le projet d'une solution à deux Etats vivant côte à côte, Israël et la Palestine, sur la base des résolutions déjà adoptées par l'ONU. Mais selon plusieurs diplomates, les Etats-Unis ont continué à refuser toute déclaration conjointe.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a ainsi regretté "l'obstruction" américaine pour faire adopter une déclaration. De la Russie à la Tunisie en passant par la Norvège ou l'Irlande, les diplomates qui ont pris la parole ont appelé à la fin des hostilités.
Des accusations mutuelles
La session virtuelle du Conseil de sécurité a aussi donné lieu à des diatribes réciproques des Palestiniens et des Israéliens. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, a vivement dénoncé "l'agression" d'Israël contre "le peuple" palestinien et ses "lieux saints". "Certains ne veulent pas utiliser ces mots - crimes de guerre et crimes contre l'humanité - mais ils savent que c'est la vérité", a-t-il dit, en critiquant "la politique coloniale" des Israéliens.
"Le Hamas a choisi d'accélérer des tensions, utilisées comme prétexte, pour commencer cette guerre" qui a été "préméditée", a rétorqué l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis et à l'ONU, Gilad Erdan.
Le diplomate israélien a demandé au Conseil de sécurité de condamner les "tirs aveugles de roquettes" tandis que le ministre palestinien réclamait à l'instance "d'agir" pour arrêter l'offensive israélienne, se demandant combien il allait lui falloir de morts palestiniens pour se "scandaliser".
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boi avec les agences
Des dizaines de blessés évacués vers l'Egypte
Des dizaines de blessés de Gaza ont été évacués dimanche vers l'Egypte voisine pour y être soignés, ont indiqué des sources médicales et des responsables au passage frontalier de Rafah.
Trois convois transportant au total 263 Palestiniens, des blessés dans les récents bombardements de l'armée israélienne ainsi que des malades graves, ont pu emprunter le passage de Rafah et rejoindre la région égyptienne du Nord-Sinaï, selon ces sources.
Le Croissant-Rouge égyptien dans le Nord-Sinaï a affirmé sur sa page Facebook que des équipes d'urgences médicales avaient été déployées côté égyptien de Rafah pour aider à transporter les blessés vers les hôpitaux égyptiens.
Le pape met en garde contre la "spirale de la mort"
Le pape François a mis en garde dimanche contre la "spirale de la mort et de destruction" dans les affrontements au Proche-Orient, jugeant "terrible et inacceptable" la perte de vies innocentes dans ce conflit.
Une solution doit être trouvée "avec l'aide de la communauté internationale" afin d'arrêter ce "crescendo de haine et de violence qui constitue une grave blessure à la fraternité, difficile à guérir si l'on ne s'ouvre pas au dialogue", a déclaré le pape après sa prière dominicale de l'Angélus.
"De nombreuses personnes ont été blessées, et beaucoup d'innocents sont morts. Parmi eux, il y a aussi des enfants et c'est terrible et inacceptable", a ajouté François.