Depuis que le variant indien du coronavirus a passé la frontière du Népal, le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes a été multiplié par 60, portant le total à 9000 depuis le 1er avril. Près de la moitié des personnes testées sont positives et les cas graves ne cessent d'affluer dans les hôpitaux, les bouteilles d'oxygène se vidant plus vite qu'elles ne peuvent être remplies.
Le ministère de la Santé a déclaré le pays en "situation de crise". Depuis le début de la pandémie, le Népal a recensé 422'349 contaminations et 4252 morts, mais, comme en Inde, ce bilan est sans doute sous-estimé.
A Katmandou, des établissements hospitaliers ont annoncé ne plus pouvoir admettre les nouveaux malades en quête de soins, dont les familles désespérées leur cherchent un lit.
Les rassemblements pas interdits
Gaurav Sharda, président de l'Association de l'industrie de l'oxygène du Népal, a expliqué que la demande avait augmenté au-delà des capacités de production. "Toutes les usines d'oxygène de Katmandou fonctionnent 24 heures sur 24 et fournissent de l'oxygène à pleine capacité. Nous ne pouvons remplir que 8000 bouteilles par jour, mais la demande est beaucoup plus élevée", a-t-il détaillé.
Les raisons de la recrudescence de la maladie dans ce pays sont semblables à celles de son voisin indien. Enregistrant une hausse aiguë des cas début avril, deux mois après l'Inde, le gouvernement a continué à autoriser, voire à organiser des festivals religieux et rassemblements politiques.
L'Association médicale népalaise a appelé les politiciens à "remettre à plus tard leurs calculs politiques" et à donner la priorité à sauver de vies.
Peu de doses de vaccins
En outre, le Népal dépend de l'Inde pour la plupart de ses importations, mais le géant asiatique a dû geler ses exportations de vaccins en mars pour ses propres besoins et n'a livré que la moitié de ce que le Népal avait commandé.
Dans ce pays de 30 millions d'habitants, seuls 2,4 millions de vaccins provenant d'Inde et de Chine ont été administrés, et à peine plus d'un pour cent a reçu ses deux doses.
Le Népal se tourne désormais vers la Chine. Cette semaine, un avion y a été envoyé pour prendre la première livraison des 400 bouteilles d'oxygène. Pékin a fourni 800'000 doses de son vaccin au Népal.
afp/gma
La Chine suspend les expéditions sur l'Everest
La Chine a annulé toute ascension de l'Everest depuis son territoire afin d'éviter tout risque de contamination au Covid-19 par des alpinistes en provenance du Népal, selon un média d'Etat. La durée de la mesure n'est pas précisée.
Le géant asiatique, premier pays frappé par la pandémie fin 2019, a depuis largement endigué la maladie mais redoute un retour des infections depuis l'étranger.
Alors que les frontières sont pratiquement fermées depuis mars 2020, la Chine s'inquiète désormais de risques au sommet enneigé du Toit du monde, qu'elle partage avec le Népal à 8848 mètres d'altitude.