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Présidentielle iranienne, vers un duel de droite entre Ebrahim Raïssi et Ali Larijani

Présidentielle iranienne, vers un duel de droite: interview d’Amélie Chelly
Présidentielle iranienne, vers un duel de droite: interview d’Amélie Chelly / Forum / 7 min. / le 16 mai 2021
Un nombre important de personnalités iraniennes ont attendu le dernier moment pour déposer samedi leur candidature à la présidentielle de juin. Un duel entre le conservateur modéré Ali Larijani et l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi se profile.

Président du Parlement de 2008 à 2020, Ali Larijani, aujourd'hui conseiller du guide suprême Ali Khamenei, s'est rendu samedi matin au ministère de l'Intérieur pour déposer son dossier, au dernier jour de la période d'enregistrement des candidatures. Ebrahim Raïssi, chef de l'Autorité judiciaire depuis mars 2019, lui a succédé à la mi-journée.

Se sont également présentés samedi, parmi d'autres, le premier vice-président sortant, Eshaq Jahanguiri, ainsi que Mohsen Rézaï, ancien commandant-en-chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ou encore Saïd Jalili, ancien secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale.

300 candidats mais une sélection des Gardiens de la Constitution

Au total, plus de 300 personnes ont annoncé une candidature. Mais seul un petit nombre d'entre elles sera autorisé à se présenter après validation de leur candidature par le Conseil des Gardiens de la Constitution, l'organe non élu chargé du contrôle de la plupart des élections.

Le Conseil doit publier la liste des candidats retenus les 26 et 27 mai, la campagne devant s'ouvrir officiellement le 28, trois semaines avant le premier tour du 18 juin.

Compte tenu de leur proximité avec l'ayatollah Khamenei, la validation des candidatures d'Ali Larijani et de Ebrahim Raïssi, qui ont déjà participé à une présidentielle respectivement en 2005 et en 2017, est assurée.

A l'inverse, la presse iranienne estime que l'ex-président Mahmoud Ahmadinehjad devrait être disqualifié, comme en 2017, et comme la plupart des candidats réformateurs.

>> Lire à ce sujet : En Iran, l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad se présente à la présidentielle

Participation massive souhaitée

Les autres candidats qui pourraient être autorisés à se présenter ne semblent pas en mesure de pouvoir leur faire de l'ombre et plusieurs pourraient même se rallier à l'un ou l'autre. Après l'abstention record de plus de 57% aux législatives de février 2020, le guide suprême a appelé à plusieurs reprises ces derniers mois à une participation "massive" à la présidentielle.

La participation d'Ali Larijani et d'Ebrahim Raïssi pourrait mobiliser l'électorat, la grande inconnue étant le degré de désenchantement de la population, le président sortant Hassan Rohani apparaissant largement discrédité au sein de l'opinion.

Face à un Ebrahim Raïssi qui peut compter sur une solide base (plus de 38% des voix au premier tour en 2017), Ali Larijani devra convaincre les déçus de l'expérience Rohani.

afp/ther

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