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La Russie revendique "son" Arctique face aux ambitions occidentales

Le port russe de Dudkinka, situé au-delà du cercle polaire en Sibérie. [Sputnik/AFP - Vladimir Astapkovich]
La Russie revendique "son" Arctique face aux ambitions occidentales / Le Journal horaire / 27 sec. / le 17 mai 2021
A deux jours d'une réunion du Conseil de l'Arctique, Moscou a proclamé lundi que la région était une zone d'influence de la Russie. Le Kremlin a également mis en garde l'Occident face à ses ambitions.

"Nous voyons des critiques sur le fait que la Russie développe son activité militaire dans l'Arctique. Mais il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire, nous répondons de la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime", a dit le ministre russe des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse.

Convoitises économiques et politiques

"Quand l'OTAN essaie de justifier son offensive dans l'Arctique, ce n'est pas la même situation et nous avons des questions pour nos voisins, comme la Norvège, qui essayent de justifier la venue de l'Alliance en Arctique", a souligné Sergueï Lavrov.

Ces déclarations interviennent à l'avant-veille du début d'une réunion du Conseil de l'Arctique, source croissante de convoitises économiques et géopolitiques, réunissant la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et l'Islande.

>> Lire aussi : L'Arctique, eldorado polaire qui ravive les tensions entre superpuissances

Le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Antony Blinken, doit en outre y rencontrer pour la première fois Sergueï Lavrov, avant un éventuel sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine en juin.

Faire baisser les risques militaires

Concernant l'Arctique, le chef de la diplomatie russe a prôné la relance de rencontres régulières entre les chefs des états-majors des pays membres du Conseil afin de "faire baisser les risques sur le plan militaire".

La Russie n'a cessé d'accroître son dispositif militaire dans ses territoires arctiques ces dernières années, y rouvrant et modernisant plusieurs bases et aérodromes abandonnés depuis la fin de l'époque soviétique. Elle y a aussi déployé ses systèmes de défense anti-aérienne dernier cri S-400.

>> Revoir le sujet de Géopolitis sur le renforcement militaire russe en Arctique :

La Russie renforce sa présence militaire en Arctique
La Russie renforce sa présence militaire en Arctique / Geopolitis / 2 min. / le 23 février 2020

Intérêts clairement opposés

Les intérêts russes s'opposent à ceux de ses voisins régionaux, dont les Etats-Unis, qui ont envoyé cette année des bombardiers stratégiques s'entraîner en Norvège et déployé des navires l'année dernière en mer de Barents, dans la zone économique exclusive de la Russie.

Le président Vladimir Poutine a également fait de l'exploitation économique de l'Arctique une priorité stratégique, notamment via la création d'une voie maritime le long des côtes du grand nord pour relier l'Europe à l'Asie et concurrencer le Canal du Suez.

Cette route maritime, rendue davantage praticable grâce au réchauffement climatique et la fonte des glaces, est amenée à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.

>> Didactique sur le Conseil de l'Arctique :

Didactique de Tristan Dessert sur le Conseil de l'Arctique
Didactique de Tristan Dessert sur le Conseil de l'Arctique / 19h30 / 1 min. / le 19 mai 2021

afp/oang

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Soutien américain au Danemark

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a salué lundi un plan d'investissement danois destiné à renforcer la surveillance militaire au Groenland et dans l'Atlantique nord, lors d'une visite au Danemark.

"Nous partageons un engagement pour la sécurité dans l'Arctique, nous saluons très vivement la récente décision du Danemark d'investir (...) dans sa défense arctique et nord-atlantique en lien avec les gouvernements du Groenland et des îles Féroé", a déclaré Antony Blinken au côté de son homologue danois Jeppe Kofod.

Copenhague avait annoncé en février un investissement de 1,5 milliard de couronnes (près de 220 millions de francs) incluant notamment des drones de surveillance au-dessus du Groenland, territoire autonome danois, et une station radar dans les îles Féroé.