L'ONU et plus de 130 partenaires ont lancé à Genève leur dispositif de réponse à la crise pour cette année. Elles ont appelé à 934 millions de dollars (plus de 835 millions de francs) pour aider près de 900'000 personnes dans le camp de la ville de Cox's Bazar, au Bangladesh, et près de 500'000 membres des communautés d'accueil. Avec les contributions déjà annoncées et les aides de quatre acteurs, dont la Suisse, dévoilées mardi, plus d'un tiers de cette enveloppe a été réuni.
Berne va débloquer 8,7 millions de dollars (près de 8 millions de francs), dont 5,8 millions de francs pour alimenter le plan de l'ONU, a annoncé le chef du Corps suisse d'aide humanitaire, l'ambassadeur Manuel Bessler. Le reste financera des activités de développement.
Rapatriement en Birmanie
Parmi les objectifs de l'assistance pilotée par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le rapatriement en Birmanie des réfugiés reste un chantier important. Mais les conditions ne sont toujours pas réunies.
D'autant plus qu'aucun dialogue "significatif" n'a lieu entre l'ONU et la junte depuis le coup d'Etat de début février en Birmanie, a admis à la presse le Haut commissaire Filippo Grandi. Il demande à nouveau au gouvernement de fermer les camps de déplacés rohingyas dans l'Etat de Rakhine et d'autoriser les mouvements des personnes qui s'y trouvent. Un travail avait été entamé pendant plusieurs mois mais a été interrompu par le coup d'Etat, affirme le directeur général de l'OIM Antonio Vitorino.
Milliers de réfugiés depuis le coup d'Etat
"Aucun" rapatriement n'a eu lieu depuis 2017 en raison d'un "manque de volonté politique" birman, déplore le ministre bangladais des Affaires étrangères Shahriar Alam qui rappelle que ces retours sont "urgents" pour son gouvernement. Face à l'étendue du site de Cox's Bazar, celui-ci a acheminé 18'000 réfugiés sur l'île de Bhasan Char et souhaite étendre ce nombre à 100'000.
Des ONG ont ciblé des déplacements forcés et de mauvaises conditions pour les personnes présentes sur ce site. Avant d'élargir son assistance à Bhasan Char, l'ONU a besoin de davantage d'évaluations, notamment sur la volonté des réfugiés de rejoindre cette île, affirme Filippo Grandi. La situation est "bien meilleure qu'à Cox's Bazar", rétorque Shahriar Alam.
Selon lui, aucun afflux important vers le Bangladesh n'a été observé depuis le coup d'Etat de début février en Birmanie. Plusieurs milliers de personnes ont en revanche fui vers deux autres pays, dont certaines ont ensuite été ramenées de force, selon l'ONU. Des dizaines de milliers pourraient être contraintes de le faire, dit-elle.
ats/gma