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Toujours des attaques, mais un lent réveil diplomatique au Proche-Orient

Immeuble bombardé à Gaza City, mardi 18.05.2021. [Reuters - Mohammed Salem]
Toujours des attaques mais un lent réveil diplomatique au Proche-Orient / Le Journal horaire / 23 sec. / le 18 mai 2021
La journée de mardi a été marquée au Proche-Orient par de nouveaux raids aériens israéliens et tirs de roquettes palestiniennes. Sur le plan diplomatique, les déclarations et tentatives de médiation se multiplient.

Les raids se sont poursuivis mardi sur Gaza, après une nouvelle nuit d'intenses frappes. L'armée israélienne a affirmé avoir ciblé dans la matinée des "sites de lancement de roquettes", dont certains "souterrains".

Côté israélien, deux ouvriers thaïlandais ont été tués dans l'après-midi par des tirs de missiles de Gaza sur le sud, a annoncé la police.

Depuis le début des hostilités, le 10 mai, 213 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont au moins 61 enfants, et plus de 1440 blessés, selon un bilan palestinien. En Israël, 12 personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes.

Point de passage ouvert brièvement

L'affrontement s'est aussi cristallisé mardi autour de l'ouverture d'un point de passage vers Gaza, destiné à une première livraison d'aide humanitaire dans l'enclave sous blocus, jugée "indispensable après neuf jours de crise" par l'ONU. A peine ouvert quelques heures, ce point de passage de Kerem Shalom a été refermé par Israël après des tirs d'obus palestiniens.

En Cisjordanie, après un appel à la grève générale par le parti Fatah de Mahmoud Abbas, les commerces et les écoles de Ramallah et d'autres localités sont restés fermés. L'appel a été relayé dans les villes arabes israéliennes et dans les villes "mixtes" d'Israël, où les tensions restent vives.

>> Lire : Grève générale des Palestiniens en protestation contre les attaques d’Israël

A Jérusalem-Est, partie annexée de la ville, plusieurs heurts ont éclaté entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes, qui ont employé les canons à eau et arrêté plusieurs manifestants, selon un journaliste de l'AFP.

Dizaines de milliers de Palestiniens déplacés

A la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec près de 40'000 Palestiniens déplacés et 2500 personnes qui ont perdu leur maison dans les bombardements, et un risque de pénurie alimentaire et sanitaire, selon les agences humanitaires internationales sur place.

Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir une quatrième fois en urgence mardi à New-York, alors que les Etats-Unis refusent toujours l'adoption d'une déclaration appelant à "une cessation des violences".

Le président américain Joe Biden a exprimé pour la première fois son soutien à un "cessez-le feu", lors d'un nouvel entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Médiation franco-égyptienne

Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah Al-Sissi travaillent eux aussi à une médiation et se sont de nouveau entretenus mardi, également avec le roi Abdallah II de Jordanie, selon l'Elysée. Un autre canal s'est ouvert, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.

La chancelière allemande Angela Merkel et le roi Abdallah II de Jordanie ont par ailleurs réclamé conjointement, lors d'une conversation téléphonique, qu'un "cessez-le-feu rapide" intervienne afin de permettre de nouvelles "négociations politiques".

Et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé à "un arrêt immédiat de toutes les violences et à la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu" entre Israël et les Palestiniens, à l'issue d'une réunion en urgence des ministres des Affaires étrangères de l'UE en visioconférence.

Appel pour une aide humanitaire d'urgence

L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a déclaré mardi avoir demandé aux Nations unies "de lancer un appel en urgence pour une aide humanitaire immédiate au peuple palestinien dans la bande de Gaza", lors d'une conférence de presse au siège de l'Organisation.

"Nous ne pouvons pas continuer à vivre sous ce régime agressif d'apartheid. Cette occupation doit prendre fin. Nous avons besoin de l'indépendance de notre Etat avec Jérusalem-Est comme capitale, où nous pouvons vivre dans la dignité et la liberté", a souligné le diplomate, qui a un rang de ministre.

afp/oang

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