La décision danoise intervient après le rapport d'une commission chargée d'étudier les conditions de rapatriement. "La situation en matière de sécurité humanitaire dans les camps s'est détériorée. Cela est particulièrement vrai du camp d'Al-Hol, où il y a une pénurie de nourriture et de soins médicaux", a expliqué en conférence de presse le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod.
Ces 19 enfants de parents danois ou nés danois - le Danemark autorise depuis octobre 2019 la déchéance de nationalité sur simple décision administrative des djihadistes binationaux partis combattre à l'étranger - sont âgés de un à quatorze ans. Ils se trouvent actuellement dans les camps de Al-Hol et Roj en Syrie, contrôlés par des forces kurdes.
La situation humanitaire et l'éventuelle radicalisation des enfants avaient récemment ému les membres de la majorité parlementaire jusqu'à forcer le gouvernement, qui s'opposait jusque-là à une intervention, à faire évoluer sa position.
Des femmes exposées à des poursuites judiciaires
Toutefois, si la Première ministre Mette Frederiksen avait réaffirmé en mars que les parents ne seraient pas concernés par un rapatriement, la décision annoncée mardi de rapatrier trois mères marque un nouveau tournant.
Ces "femmes doivent être punies aussi sévèrement que possible à leur arrivée au Danemark", a déclaré le ministre de la Justice, Nick Haekkerup. Selon les services de renseignement danois, les mères s'exposent désormais à des poursuites pour "terrorisme" à leur retour dans le royaume scandinave de 5,8 millions d'habitants.
La Suisse refuse toujours
Ailleurs en Europe, la Finlande avait assuré en mars le retour de 20 enfants et de six femmes depuis la Syrie. La Belgique a elle aussi annoncé avoir l'intention de rapatrier ses ressortissants mineurs.
Côté suisse, les autorités refusent toujours de rapatrier les ressortissants suisses adultes des camps de Syrie, et ce malgré la pression des instances internationales.
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Le Conseil fédéral estime que la sécurité nationale l'emporte sur le retour de gens soupçonnés de liens avec Daech. Selon les services de renseignements de la Confédération, il y aurait 7 mineurs suisses dans ce même camp qui, selon le Danemark, présente des risques de sécurité et humanitaires.
aq avec afp et Vincent Stöcklin