Après l'appel du président américain Joe Biden en faveur d'une "désescalade" immédiate dans ces affrontements qui ont fait au moins 240 morts en dix jours, en grande majorité des Palestiniens, et le refus de Washington de soutenir une résolution de la France à l'ONU, c'est au tour de l'Allemagne d'entrer en scène.
Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, est arrivé dans la matinée à Tel-Aviv, où il a soutenu que les frappes israéliennes à Gaza relevaient du "droit à l'autodéfense", tout en appelant à une cessation rapide des hostilités. Il est attendu en soirée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour un entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
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Intenses tractations en cours
D'intenses pourparlers sont aussi menés par l'Egypte, pays limitrophe d'Israël et de la bande de Gaza, afin de remettre sur les rails la trêve fragile en vigueur durant des années.
"Nous nous attendons à un retour au calme dans les prochaines heures, ou demain (vendredi), mais cela dépend de l'arrêt de l'agression des forces d'occupation à Gaza et Jérusalem", a affirmé un haut responsable du Hamas. "Mais il n'y a rien de définitif pour le moment", a ajouté cette source indiquant que le Qatar, émirat finançant l'aide à Gaza dans lequel vit le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, était au coeur "d'intenses" tractations.
L'émissaire onusien pour le Proche-Orient Tor Wennesland se trouve justement au Qatar, où il doit rencontrer Ismaïl Haniyeh, ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP. L'Assemblée générale de l'ONU doit se réunir jeudi, au niveau ministériel, au sujet du conflit israélo-palestinien.
Besoin urgent de répit
Ce cycle de violences entre Israël et Gaza a été déclenché après les tirs par le Hamas de salves de roquettes vers l'Etat hébreu le 10 mai, en solidarité avec les centaines de Palestiniens blessés lors de heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de Jérusalem, dans le secteur palestinien de Jérusalem occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Depuis dix jours, l'armée israélienne pilonne la bande de Gaza, où la population locale vit de jour et de nuit sous le tonnerre de la guerre. Israël a "profité" de la situation, a indiqué mercredi un responsable militaire israélien, pour "réduire les capacités" militaires du Hamas.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les avions de combat ont frappé les résidences d'au moins six dirigeants du Hamas, selon l'armée israélienne. Tandis que le mouvement islamiste a revendiqué jeudi des tirs de mortier, de roquettes et d'artillerie après quelques heures de pause, notamment un barrage nourri en direction de la ville de Beersheva (sud). Un peu plus tôt, à Gaza, une famille palestinienne a été décimée à Deir al-Balah.
La Croix-Rouge a estimé que les populations à Gaza et en Israël avaient un "besoin urgent de répit", ajoutant dans un communiqué avoir informé Israël et le Hamas qu'à partir de jeudi son personnel se déplacerait "pour apporter une réponse aux besoins urgents". "Les deux parties ont une responsabilité claire de nous faciliter de tels mouvements".
Lors des précédents conflits entre le Hamas et Israël, les signes de désescalades sont notamment passés par l'instauration de "trêves humanitaires", parfois de 24h00, pour permettre de laisser passer l'aide internationale et de réparer en urgence des infrastructures vitales endommagées.
Israël attend le moment opportun pour un cessez-le-feu
Depuis le début des affrontements, au moins 230 Palestiniens, incluant une soixantaine d'enfants et des combattants du Hamas, ont péri dans les frappes israéliennes. Tandis que 12 personnes ont perdu la vie en Israël, les mouvements palestiniens de Gaza ayant tiré plus de 4000 roquettes vers le territoire israélien.
Il s'agit de tirs de roquette d'une intensité inédite vers l'Etat hébreu, selon l'armée israélienne, qui dispose toutefois d'un bouclier antimissile ayant permis selon eux d'intercepter environ 90% des projectiles.
Mercredi, un responsable militaire israélien a affirmé que son pays étudiait le "moment opportun pour un cessez-le-feu", précisant que l'armée était prête à encore "plusieurs jours" de conflit. "Ce que nous essayons de faire est précisément ceci: diminuer leurs capacités, leurs moyens terroristes et diminuer leur détermination", a renchéri le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Les regards restent également tournés vers la Cisjordanie occupée et l'intérieur même d'Israël. Depuis 11 jours, des émeutes et des affrontements avec les forces israéliennes ont éclaté dans de nombreuses villes et camps palestiniens de Cisjordanie faisant plus de 25 morts, pire bilan depuis des années dans ce territoire. Et des Arabes israéliens - descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948 - ont manifesté, fermé leur commerce ou été au coeur d'émeutes, disant subir une même "discrimination".
afp/aq