L'Espagne a encore haussé le ton jeudi en accusant le Maroc d'"agression" et de "chantage". Ce dernier a, lui, dénoncé un "double langage" et des "intimidations".
Sur place, le flot des arrivées s'est tari, mais la police espagnole a repêché dans l'après-midi le corps sans vie d'un homme qui avait tenté la traversée, sans que l'on sache à quand remontait le drame. Il s'agit de la seconde noyade depuis le début de cette crise migratoire.
Après une nuit agitée, les rues de la ville marocaine de Fnideq, où avaient afflué un grand nombre de jeunes en quête d'un avenir meilleur, se sont vidées. Plus aucun candidat à l'exil ne tentait d'approcher la plage de Ceuta.
6000 réfugiés expulsés
Depuis lundi, quelque 8000 migrants ont rejoint Ceuta par la plage ou par la mer, profitant d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain. Parmi eux, 6000 ont déjà été expulsés vers le Maroc, selon les autorités espagnoles.
Des norias de bus affrétés par les autorités marocaines ont ramassé toute la journée des migrants expulsés ainsi que ceux qui espéraient franchir à leur tour la frontière, pour les ramener dans leurs villes d'origine, a constaté l'AFP.
Des sources policières ont confirmé que "l'Espagne et le Maroc avaient conclu un accord pour officialiser ce qu'il se passe déjà en pratique", avec l'organisation de retours par groupes pour les adultes entrés à Ceuta.
Chef séparatiste soigné en Espagne
"La véritable source de la crise, c'est l'accueil par Madrid sous une fausse identité du chef séparatiste des milices du Polisario", qui est soigné depuis avril en Espagne, a déclaré jeudi le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita cité par l'agence officielle MAP.
"La crise durera tant que sa véritable cause ne sera pas résolue. Le Maroc refuse de recevoir ce genre d'intimidations, basées sur des clichés du passé", a-t-il dit en réponse aux multiples protestations de Madrid.
ats/jfe