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Aung San Suu Kyi comparaît en personne devant le tribunal en Birmanie

Aung San Suu Kyi comparaît en personne devant le tribunal (archive). [AFP]
L'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi apparaît lundi au tribunal en présentiel pour la première fois depuis le coup d’Etat / Le 12h30 / 1 min. / le 24 mai 2021
L'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, inculpée à de multiples reprises par la junte, a comparu lundi en personne devant un tribunal dans la capitale Naypyidaw pour la première fois depuis le coup d'Etat du 1er février, a indiqué l'une de ses avocates.

L'ancienne cheffe de facto du gouvernement civil, qui n'avait jusqu'à présent comparu que par visioconférence, a été autorisée à s'entretenir directement avec l'équipe chargée de sa défense.

"Nous (l') avons rencontrée pendant 30 minutes", a déclaré à l'AFP l'avocate Min Min Soe. "Elle avait l'air en bonne santé et pleinement confiante".

Avant l'audience, l'ex-dirigeante, âgée de 75 ans, a "affirmé que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) existera tant que le peuple existera, car elle a été fondée pour le peuple", d'après l'avocate.

Violation du secret d'Etat

La junte menace de dissoudre la LND, qui a remporté massivement les élections législatives de 2020, alléguant de fraudes électorales lors de ce scrutin.

>> Lire aussi : En Birmanie, la junte militaire va dissoudre le parti d'Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix 1991 pour sa longue lutte contre les précédents régimes militaires, fait partie des plus de 4000 personnes détenues depuis le putsch du 1er février.

Elle fait face à des accusations allant de la possession illégale de talkies-walkies à la violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale.

Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être bannie de la politique, voire condamnée à de longues années de prison.

Un pays en ébullition

Manifestations, économie en partie paralysée par des grèves massives: la Birmanie est en ébullition depuis le coup d'Etat.

Un vent de fronde réprimé dans le sang par les forces de sécurité qui ont tué ces derniers mois au moins 818 civils, dont des femmes et des enfants, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Des dizaines de milliers de civils ont aussi été déplacés en raison d'affrontements entre l'armée et des milices ethniques, nombreuses dans le pays.

ats/jfe

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