Parmi ces nombreuses communes encore en "zone blanche" figure celle de Marcetelli, à 90 km de Rome. En dehors de la période estivale, c'est pratiquement un village fantôme en semaine. Conséquence: les compagnies privées n'ont pas câblé la commune.
"Ils regardent évidemment leurs intérêts, les possibilités de faire de l'argent et de maximiser les profits", explique le maire-adjoint mardi dans La Matinale de la RTS. Mais "c'est discriminatoire", souligne Armando Cippoloni qui vit lui-même à Rieti, à une heure de voiture du village. "Cela signifie être exclu du réseau mondial."
Repeupler le village grâce à la fibre optique
Avec des dispositifs wifi mobiles et coûteux, certains habitants cherchent tant bien que mal à rester connectés. Mais l'installation de la fibre optique pourrait être une opportunité, notamment pour des étudiants.
"L'objectif est de permettre aux gens de revenir au village et de faire par exemple l'école à distance et d'étudier", note Armando Cippoloni. "Avec la fermeture des universités, on a vu que les examens se font en ligne. Le but, c'est donc de permettre par exemple à un étudiant qui veut rester durant la semaine au village de pouvoir passer son examen depuis Marcetelli."
Le bout du tunnel en vue
Un plan mené depuis 2015 par l'opérateur semi-public Openfiber couvre progressivement toute l'Italie et le chef du gouvernement Mario Draghi compte utiliser le plan de relance européen pour généraliser l'accès à internet. D'ici un an et demi, le village de Marcetelli devrait donc être, comme d'autres communes en "zone blanche", enfin relié au village global.
Eric Jozsef/oang
La Suisse épargnée par le phénomène
En Suisse, les experts sont catégoriques: personne n'est totalement privé de téléphone ou d'internet.
L'Office fédéral de la communication explique cette situation par le principe du service universel en vigueur: tout le monde a droit au téléphone ainsi qu'à une connexion internet d'au moins 10 mégabits.
Mais cette vitesse reste insuffisante, par exemple, pour que plusieurs terminaux affichent des vidéos en même temps. C'est pourquoi une extension du service universel à 80 mégabits est discutée au niveau fédéral.
L'alternative d'Elon Musk avec ses satellites
Aux côtés de la fibre optique et de la 5G, un nouveau concurrent arrive sur le marché des connexions internet: le fondateur de Tesla Elon Musk veut proposer l'accès par satellite.
La société Starlink, division de l'entreprise spatiale SpaceX, a déjà mis 1625 satellites en orbite et elle en comptera bientôt 30'000.
Pour l'instant, ce service est en test aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Il suffit de placer une petite antenne parabolique sur un toit pour avoir du haut débit.
En Suisse, les précommandes sont désormais ouvertes. L'entreprise prévoit une couverture d'ici la fin de cette année. L'antenne coûtera 479 francs, puis il faudra un abonnement mensuel à 94 francs
>> Lire aussi : Plus de 3000 satellites d'Amazon pour de l'internet à haut débit