Rocco Morabito, haut responsable de la 'Ndrangheta, la redoutable mafia calabraise spécialisée notamment dans le trafic de cocaïne, a été appréhendé grâce à une "enquête conjointe entre le Brésil et l'Italie", a annoncé la Police fédérale brésilienne dans un communiqué. L'un de ses plus proches collaborateurs, Vincenzo Pasquino, présent à ses côtés, a également été arrêté.
Selon la police brésilienne, une équipe de policiers italiens s'était rendue dimanche au Brésil en vue de l'arrestation du deuxième criminel en fuite le plus recherché d'Italie, où il a déjà été condamné à 30 ans de prison pour association de délinquants à caractère mafieux.
Actif depuis les années 1990
Originaire d'Africo, un village du Sud de la Calabre (la "pointe" de la botte italienne), Rocco Morabito, 54 ans, est l'un des responsables les plus importants du clan "Africo Nuovo". Dans les années 1990, il était surnommé le "roi de la cocaïne" à Milan (Nord), la capitale économique italienne, où il gérait le trafic de drogue en provenance d'Amérique du Sud.
"Rocco Morabito est impliqué dans l'organisation du trafic de drogue entre le Brésil et l'Europe depuis les années 1990", a confirmé la police brésilienne.
Entre autres délits, il est accusé d'avoir assuré le transport et la vente de drogue en Italie, et plus précisément d'avoir tenté d'importer depuis le Brésil 592 kilos de cocaïne en 1992 et 630 kilos de cocaïne en 1993.
Evasion en 2019
L'Italien avait été arrêté en septembre 2017 dans un hôtel de Montevideo après avoir résidé pendant 13 ans sous une autre identité à Punta del Este, une station balnéaire huppée à 140 km de la capitale uruguayenne.
Il avait en effet obtenu en 2004 des papiers uruguayens en présentant un faux passeport brésilien au nom de Francisco Antonio Capeletto Souza, mais avait fini par être démasqué après avoir inscrit sa fille au collège sous sa réelle identité.
La justice uruguayenne avait approuvé son extradition vers l'Italie en 2018, mais en juin 2019, il avait réussi à s'enfuir avec trois autres détenus de la prison centrale de Montevideo en passant par un trou dans le toit, vraisemblablement en corrompant plusieurs gardiens. Cette fuite avait déclenché une véritable chasse à l'homme, en vain, et abouti à la démission du chef de l'administration pénitentiaire.
afp/jpr