Il aura fallu trois ans de construction et plus de deux milliards d'euros d'investissements pour ce câble long de 623 kilomètres, dont 516 sous la mer du Nord, soit l'un des câbles électriques sous-marins les plus longs au monde.
"Une avancée réellement importante"
Entrée en fonction en avril, le Nordlink a été salué jeudi comme "une avancée réellement importante (...) vers un approvisionnement énergétique durable" par la chancelière Angela Merkel.
L'Allemagne pourra donc revendre à la Norvège son excédent d'énergie solaire et éolienne, impossible à stocker quand la production est élevée. A l'inverse, quand sa production d'énergie verte est insuffisante, Berlin pourra racheter l'électricité issue des centrales hydroélectriques norvégiennes.
Un débouché pour la Suisse
De quoi stabiliser le marché et éviter les fluctuations constantes des prix. Et cet échange ne se limite pas à ces pays, comme l'explique Stéphane Genoud, professeur en gestion de l'énergie à la HES-SO Valais.
"Les Norvégiens vont pouvoir vendre leur énergie hydraulique au continent européen, y compris la Suisse. Donc aujourd'hui, la Suisse pourra acheter de l'hydraulique norvégien pour couvrir ses besoins instantanés."
Il n'y a pas que la Suisse qui pourra en profiter. L'énergie verte norvégienne pourrait aussi être transférée à la Belgique et aux Pays-Bas par exemple.
Capacité de 1400 mégawatts
Le Nordlink a une capacité de 1400 mégawatts, soit à peu près la production d'une très grande centrale nucléaire, assez pour environ 3,6 millions de foyers. Ce qui équivaut, selon Stéphane Genoud, à un cinquième de la consommation moyenne de la Suisse.
Pas de quoi transformer radicalement le paysage énergétique européen, mais de quoi, quand même, participer à la transition vers des énergies décarbonées voulue par l'Europe qui a fait de l'interconnexion des systèmes électriques l'un des piliers de sa stratégie.
Katja Schaer/fgn
Grands défis en vue pour l'Allemagne
Les renouvelables ont pour la première fois représenté la moitié de la production d'électricité en Allemagne en 2020, contre 25% il y a moins de dix ans, selon l'institut de recherche Fraunhofer.
Mais le pays est encore loin du compte pour atteindre son objectif de neutralité climatique en 2045. Son économie gourmande en énergie devra également composer avec la fermeture des dernières centrales nucléaires du pays en 2022 et la sortie du charbon d'ici 2038.
(afp)