Les restes des enfants ont été retrouvés enfouis sur le site d'un ancien pensionnat créé il y a plus d'un siècle pour assimiler les peuples autochtones à la société dominante. Un expert avait auparavant repéré les restes humains à l'aide d'un géoradar sur le site situé près de Kamloops, en Colombie-Britannique.
"Certains n'avaient que trois ans", a indiqué la cheffe de la communauté autochtone Tk'emlups te Secwepemc Rosanne Casimir. Selon elle, la mort de ces enfants, dont on ignore la cause et à quand elle remonte, n'a jamais été documentée par la direction du pensionnat, même si leur disparition avait déjà été évoquée dans le passé par des membres de cette communauté.
Justin Trudeau "consterné"
"L'héritage tragique des pensionnats est encore présent aujourd'hui et notre gouvernement va continuer d'être là pour soutenir, avec des actions concrètes, les survivants, leurs familles et leurs communautés partout au pays", a assuré Justin Trudeau lundi, sans préciser quelles pourraient être les prochaines mesures.
En tant que Premier ministre, je suis consterné par les politiques honteuses qui ont volé des enfants autochtones à leurs communautés.
Lancer de nouvelles recherches de restes humains sur d'autres sites de pensionnats, comme l'ont demandé des dirigeants autochtones, "est une partie importante de la découverte de la vérité", a-t-il reconnu. "Je crois que nous allons en faire plus."
"En tant que père, je ne peux pas imaginer ce que je ressentirais si on m'enlevait mes enfants", a-t-il confié. "En tant que Premier ministre, je suis consterné par les politiques honteuses qui ont volé des enfants autochtones à leurs communautés." Il a reconnu "l'échec épouvantable" des autorités dans leurs relations avec les communautés autochtones.
Justin Trudeau a fait de la réconciliation avec les premiers peuples du Canada l'une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir en 2015. Les drapeaux de la Tour de la Paix à Ottawa et des immeubles fédéraux ont été mis en berne dimanche.
"Génocide culturel"
L’établissement en question a été créé en 1890 et il était géré par l’Eglise catholique au nom du gouvernement canadien. Ce n’est qu’en 1969 qu’il a fermé ses portes après avoir accueilli jusqu'à 500 enfants dans les années 1950. Au Canada, ce type de lieux ouverts à la fin du 19e siècle a fonctionné jusque dans les années 1990.
"Il ne fait aucun doute qu'ils vont en trouver d'autres en d'autres endroits", a estimé Eddy Charlie, ancien élève d'un pensionnat de Kuper Island, près de Vancouver, sur la chaîne CTV. "Il faut juste qu'ils sachent où chercher."
Quelque 150'000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.
Selon les conclusions en 2015 d’une commission nationale d’enquête, qui a qualifié ce système de "génocide culturel", ces enfants ont été soumis à de mauvais traitements, notamment des abus sexuels, et plus de 3000 d'entre eux y sont morts.
boi avec afp