Le conflit entre l'Etat italien et la famille Benetton aura duré trois ans. Mais au bout du compte, le groupe textile qui contrôlait Autostrade per l'Italia a accepté de se retirer de l'entreprise qui gère un réseau de 3000 kilomètres d'autoroutes dans la péninsule.
En fait, les Benetton étaient actionnaires à 30% du groupe Atlantia, qui lui-même contrôle Autostrade per l'Italia. La dynastie de Ponzano Veneto a cédé ses parts à un consortium emmené par la caisse des dépôts italienne. L'assemblée des actionnaires d'Atlantia a donné son aval le 31 mai.
Depuis la catastrophe du pont Morandi en août 2018, l'Etat avait annoncé son intention de récupérer le contrôle d'Autostrade, qui gérait le tronçon où 43 personnes ont perdu la vie. Mais les Benetton voulaient négocier les conditions. Au final, les nouveaux acquéreurs vont verser 8,2 milliards d'euros.
Le retour de l'Etat dans l'économie
Scandalisées, les familles des victimes du pont Morandi estiment qu'il s'agit d'un "cadeau" aux propriétaires d'Austostrade.
La presse italienne note pour sa part qu'après être intervenu dans les secteurs de l'énergie, des banques ou de l'aéronautique, la reprise des autoroutes symbolise le retour de l'Etat italien dans l’économie.
Rapport très critique sur la gestion des autoroutes
En décembre 2019, la cour des comptes italienne a présenté un rapport cinglant sur la gestion des autoroutes. Un manque notable d'investissements et de travaux d'entretien est mis en lumière. Il s'agit d'un véritable acte d'accusation à l'adresse des 22 sociétés autoroutières du pays.
Il est notamment reproché aux concessionnaires d'autoroutes, dont Autostrade per l'Italia, d'avoir augmenté considérablement les tarifs aux péages et donc d'avoir réalisé de substantiels profits. Tout cela sans avoir pour autant assuré l'entretien et la sécurité du réseau, car les investissements ont diminué de moitié en cinq ans.
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Sujet radio: Eric Jozsef
Adaptation web: Tristan Hertig