Elu avec 87 voix contre 26 pour son adversaire Miriam Peretz, Isaac Herzog, 60 ans, devient le onzième président de l'Etat hébreu. Autrefois chef du parti travailliste et président de l'Agence juive, il est l'héritier d'une des plus grandes familles israéliennes, parfois comparée aux Kennedy, et marche dans les pas de son père, Chaïm Herzog, chef d'Etat de 1983 à 1993.
Surnommé "Bouji", celui qui occupera pour les sept prochaines années la présidence israélienne avait convoité en 2015 le poste de Premier ministre, doté de beaucoup plus de pouvoirs. Il avait eu face à lui un adversaire redoutable, un certain Benjamin Netanyahu. Parfois raillé pour sa voix fluette, décrit comme modeste et diplomate, Isaac Herzog apparaît d'ailleurs comme l'exact opposé de l'actuel Premier ministre israélien.
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Hasard du calendrier, il a été élu président le jour où les adversaires de Benjamin Netanyahu pourraient annoncer un accord de coalition pour chasser ce dernier du pouvoir (lire encadré).
Prêt à évacuer des colonies si besoin
Isaac Herzog a passé plusieurs années aux Etats-Unis, au gré des postes de son père, avant de servir comme officier dans les renseignements militaires, puis d'étudier le droit à l'université de Tel-Aviv. Il est élu pour la première fois au Parlement en 2003 et passe la décennie suivante dans des ministères, avant de prendre la tête d'un parti travailliste en crise en novembre 2013.
Par le passé, le nouveau président israélien a milité pour que la résolution du conflit avec les Palestiniens redevienne un élément central du parti travailliste, qui s'en était éloigné. Ainsi, à peine 10 jours après sa prise de fonction en 2013, il rencontrait le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie. Pendant la campagne de 2015, il avait promis de relancer le processus de paix, interrompu en avril 2014, et même affirmé être prêt à "évacuer" des colonies israéliennes si besoin.
A la tête de l'Agence juive
Sa dernière mission en date était à la tête de l'Agence juive, une organisation para-gouvernementale s'occupant notamment de l'immigration juive et des relations avec la diaspora juive. Il a quitté ce poste, qu'il occupait depuis 2018, pour être candidat à la présidence.
ats/vic
Pas encore d'accord pour un nouveau gouvernement
Les adversaires du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu ont jusqu'à mercredi 23h59 (22h59 en Suisse) pour annoncer un éventuel accord sur un nouveau gouvernement, censé propulser le pays dans une "nouvelle ère" et tourner la page de plus de deux ans de crise politique. Des tractations marathon se sont poursuivies mardi tard dans la nuit à l'approche du délai fixé.
Le bloc anti-Netanyahu n'a pas réussi, alors que c'était attendu, à conclure son accord au moment où le Parlement israélien se réunissait mercredi matin en plénière pour élire le 11e président de l'Etat d'Israël, une échéance prévue de longue date.
Coalition hétéroclite
Les négociations pour arracher la formation d'un gouvernement rassemblent depuis trois jours les équipes des principaux dirigeants de la gauche, du centre et d'une partie de la droite, dont celle de Yamina, la coalition du chef de file de la droite radicale Naftali Bennett, pressenti comme futur Premier ministre dans le cadre d'une rotation au pouvoir.
Pour l'heure, il s'agit pour les différents partis impliqués dans les négociations de surmonter les divisions et les prétentions ministérielles des uns et des autres, notamment sur les très convoités portefeuilles de la Défense ou de la Justice.
Enième retour aux urnes?
Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion: tout divise sur le papier cette coalition hétéroclite anti-Netanyahu, en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre, arrivé au pouvoir il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009.
Jugé pour "corruption" dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites pénales en cours de mandat. S'il perd le pouvoir, il deviendra un simple député et ne pourra plus user de son influence pour tenter de faire passer une loi pour le protéger de ses ennuis judiciaires.
Si un accord pour un nouveau gouvernement n'est pas trouvé par Yaïr Lapid, mandaté par le président début mai pour mettre sur pied une nouvelle équipe ministérielle, les députés pourront encore demander au président de mandater un autre parlementaire. L'autre solution est un énième retour de la population aux urnes, qui serait le cinquième en un peu plus de deux ans.