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La veillée en souvenir de Tiananmen interdite pour la 2e fois à Hong Kong

Hong Kong: arrestations en marge des commémorations interdites des événements de Tian'anmen
Hong Kong: arrestations en marge des commémorations interdites des événements de Tian'anmen / 19h30 / 2 min. / le 4 juin 2021
La veillée pour les victimes du massacre de Tiananmen, traditionnellement organisée à Hong Kong le 4 juin, n'a pas été autorisée pour la deuxième année de suite. La raison invoquée est la situation sanitaire liée au Covid, mais beaucoup dénoncent les efforts de Pékin pour étouffer cette cérémonie.

Pendant des décennies, Hong Kong et Macao ont été les seuls endroits de Chine où l'on commémorait l'anniversaire du massacre de la place Tiananmen à Pékin par l'armée chinoise, le 4 juin 1989.

>> Voir le sujet de La Matinale :

Les commémorations des événements de Tian'anmen cristallisent les tensions entre la Chine et Hong Kong.
Les commémorations des événements de Tian'anmen cristallisent les tensions entre la Chine et Hong Kong. / 12h45 / 1 min. / le 4 juin 2021

En 2020, pour la première fois en 30 ans, la veillée de Hong Kong n'avait pas été approuvée par les autorités qui avaient invoqué le Covid. En un an, le climat politique s'est considérablement dégradé dans l'ex-colonie britannique avec la répression implacable du mouvement pro-démocratie qui avait mobilisé massivement dans les rues en 2019 la population contre les ingérences de Pékin.

L'instrument de cette reprise en main est une loi draconienne sur la sécurité nationale à la formulation très floue, qui a pour effet d'empêcher presque toute forme de dissidence. En conséquence, de nombreux membres de l'opposition ont été jugés ou enfermés ces derniers mois.

>> Le point de situation à la mi-journée à Hong Kong :

Malgré l'interdiction de la veillée pour Tiananmen, les Hongkongais ont été appelés à allumer des bougies. [Reuters - Lam Yik]Reuters - Lam Yik
Le point de la situation à Hong Kong 32 ans après la répression de la place Tiananmen / Le 12h30 / 1 min. / le 4 juin 2021

>> Lire : Pékin dévoile son projet de loi sécuritaire visant à museler l’opposition à Hong Kong

Une organisatrice arrêtée

Nathan Law, jeune militant hongkongais, qui a choisi de se réfugier au Royaume-Uni, dénonce dans La Matinale de vendredi l'interdiction de la cérémonie de commémoration officielle ce 4 juin. Il croit à une forme de résistance des Hongkongais: "Pour la veillée aux chandelles, même si la manifestation de masse est interdite, il y a des appels à allumer des bougies sur les pas de portes ou au coin des rues. La voix de l'opposition est dispersée, mais elle est encore bien vivante".

Ces appels déplaisent toutefois aux autorités. Tôt vendredi, elles ont procédé à l'arrestation de Chow Hang Tung, une des organisatrices des veillées, qui a encouragé les Hongkongais à se recueillir de diverses manières sur le coup de 20 heures. Pour les autorités, il s'agit d'une incitation illégale à manifester.

>> Les explications dans l'émission Tout un monde :

Des manifestants ont allumé des bougies en l'honneur des victimes du massacre de la place Tiananmen en 1989. Parc Victoria, Hong Kong, le 4 juin 2020. [Keystone/AP photo - Kin Cheung]Keystone/AP photo - Kin Cheung
Hong Kong, privé de sa commémoration / Tout un monde / 6 min. / le 4 juin 2021

"Cela montre l'ampleur de la répression politique et la fin de la liberté d'expression et de la liberté de rassemblement à Hong Kong. Il s'agissait de la seule ville chinoise où il était possible de commémorer publiquement la tragédie. L'interdiction est très parlante et révélatrice de l'érosion spectaculaire du degré de liberté à Hong Kong", a encore déclaré Nathan Law.

Quelque 7000 policiers ont été mobilisés pour dissuader les habitants de braver l'interdiction de participer à la veillée annuelle.

>> Le sujet de La Matinale :

Malgré l'interdiction de la veillée pour Tiananmen, les Hongkongais ont été appelés à allumer des bougies. [Reuters - Lam Yik]Reuters - Lam Yik
La Chine accusée de museler les commémorations de la place Tiananmen / La Matinale / 1 min. / le 4 juin 2021

Un tabou en Chine continentale

La sanglante intervention de l'armée chinoise dans la nuit du 3 au 4 juin 1989 avait mis fin à sept semaines de manifestations d'étudiants et d'ouvriers contre la corruption et pour la démocratie en Chine. La répression avait fait entre plusieurs centaines et plus d'un millier de morts.

Cette répression demeure un tabou en Chine continentale. Vendredi matin à Pékin, le dispositif de sécurité était renforcé sur la place Tiananmen, la police contrôlant les identités à chaque point d'accès.

Comme chaque année, Washington a salué jeudi la mémoire des manifestants chinois tués lors de la répression. "Les Etats-Unis continueront de se tenir au côté du peuple de Chine qui demande à son gouvernement de respecter les droits fondamentaux universels", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dans un communiqué. Il a aussi appelé la Chine à "la transparence" et à fournir "un bilan complet" de tous ceux qui ont été tués, sont détenus ou ont disparu en 1989.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur les 30 ans du massacre en 2019 :

Massacre de Tian'anmen, 30 ans déjà
Massacre de Tian'anmen, 30 ans déjà / 19h30 / 2 min. / le 15 avril 2019

mp/lan avec afp

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