Cette forte progression met sérieusement en doute l'engagement devant la communauté internationale du président brésilien Jair Bolsonaro d'"éliminer la déforestation illégale au Brésil d'ici à 2030", soit dix ans plus tôt qu'initialement prévu.
Les données communiquées vendredi par l'Institut national de recherches spatiales (INPE) s'arrêtent au 28 mai mais font déjà de ce mois un record depuis que cette institution publique compile ces informations par satellite, en 2015.
"Particulièrement préoccupant"
Avril avait déjà établi un record avec 580 km2 déboisés, et le chiffre de mai est "particulièrement préoccupant car ce mois marque le début de la saison sèche qui s'accompagne d'une intensification de la destruction d'une grande partie de la forêt d'Amazonie", selon l'Observatoire du climat, un réseau d'ONG très critique de la gestion par Brasilia de l'Amazonie.
Jair Bolsonaro a qualifié les ONG de protection de l'environnement de "cancer" et affirmé maintes fois son désir d'ouvrir aux activités minières et agricoles de vastes régions de l'Amazonie, dont 60% se trouve en territoire brésilien.
Le climatosceptique président d'extrême droite avait toutefois promis des efforts devant le Sommet pour le climat organisé par le président américain Joe Biden en avril.
Mais, depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2019, le gouvernement Bolsonaro "s'attache à démanteler les politiques de contrôle de la déforestation", selon l'Observatoire du climat.
Ricardo Salles dans le viseur des ONG
L'ONG accuse notamment le ministre de l'Environnement Ricardo Salles d'avoir "pratiquement mis fin" aux activités de l'agence de protection environnementale Ibama.
Ricardo Salles et d'autres hauts fonctionnaires de son ministère sont par ailleurs soupçonnés d'avoir favorisé l'exportation illégale de bois d'Amazonie vers l'Europe et les Etats-Unis.
Le domicile du ministre a été perquisitionné et le président de l'Ibama a été écarté de ses fonctions.
afp/jfe