Au total, "160 corps ont été inhumés samedi dans trois fosses communes par les populations locales, dont une vingtaine d'enfants", a déclaré un élu de la région. Un bilan confirmé par une autre source locale. Un précédent bilan de mêmes sources faisait état samedi soir de 138 morts.
Les attaquants ont frappé le village de Solhan, dans la province du Yagha, à la frontière avec le Niger, tuant des habitants et brûlant des maisons et le marché, a fait savoir le gouvernement. Celui-ci a décrit les assaillants comme des terroristes, mais aucun groupe n'a revendiqué l'attaque.
Les raids menés par des djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique dans la région du Sahel se sont multipliés depuis le début de l'année, en particulier au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les civils payant le plus lourd tribut.
"Attaque barbare"
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a dénoncé "cette attaque barbare" et "ignoble", appelant à "rester unis et soudés contre ces forces obscurantistes".
Le chef de l'opposition du Burkina, Eddie Komboigo, a estimé que le massacre des populations "doit cesser sans condition".
Un deuil national de 72 heures a été décrété par les autorités, à compter de ce jour jusqu'au lundi 7 juin, selon le gouvernement.
Recrudescence des attaques djihadistes
Depuis le 5 mai, face à la recrudescence des attaques djihadistes, les forces armées ont lancé une opération d'envergure dans les régions du Nord et du Sahel.
Malgré l'annonce de nombreuses opérations de ce type, les forces de sécurité peinent à enrayer la spirale de violences djihadistes qui ont fait depuis 2015 plus de 1400 morts et plus d'un million de personnes déplacées, fuyant les zones de violences.
agences/lan
Le Secrétaire général de l'ONU "indigné"
Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est "indigné par l'assassinat de plus de cent civils, dont sept enfants, lors d'une attaque perpétrée par des assaillants non identifiés contre un village de la province de Yagha, dans la région du Sahel au Burkina Faso", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.
Antonio Guterres "condamne vivement cette attaque horrible et souligne la nécessité urgente que la communauté internationale renforce son soutien à l'un de ses membres dans son combat contre la violence extrémiste et son bilan humain inacceptable", a poursuivi Stéphane Dujarric.