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Le colonel Assimi Goïta intronisé président du Mali en attendant des élections

Le colonel Assimi Goita va être investi président du Mali. [Keystone/AP - Baba Ahmed]
Le colonel Assimi Goïta va être investi président du Mali / La Matinale / 1 min. / le 7 juin 2021
Le Mali a intronisé lundi son nouveau président, le colonel Assimi Goïta, auteur de deux coups d’Etat consécutifs en une année. Son arrivée au pouvoir officialise la mainmise de la junte militaire sur le pays. Des élections démocratiques sont toutefois annoncées en 2022.

La cérémonie d'investiture d'Assimi Goïta, 37 ans, s'est tenue lundi matin au Centre international de conférence de la capitale Bamako. Le colonel au sein des forces spéciales maliennes troque ainsi son habituel treillis militaire contre le costume de "Président de la Transition", alors que le Sahel reste plus que jamais en proie aux violences djihadistes.

Assimi Goïta a assuré que son pays respecterait tous ses engagements envers la communauté internationale, au moment où les principaux partenaires étrangers exigent des militaires les garanties qu'ils rendront le pouvoir à des civils élus début 2022.

Le colonel a dit sa volonté d'organiser "des élections crédibles, justes, transparentes aux échéances prévues", c'est-à-dire en février 2022. "Je voudrais rassurer les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général que le Mali va honorer l'ensemble de ses engagements pour et dans l'intérêt supérieur de la nation", a-t-il dit.

La transition démocratique en danger

Pays crucial pour la stabilité du Sahel, le Mali vient d'être le théâtre de deux coups de force en neuf mois de la part d'Assimi Goïta et de son groupe de colonels. Lors du premier, les officiers ont renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, affaibli par la contestation menée depuis des mois par le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques, un collectif d'opposants, de religieux et de membres de la société civile. La junte s'était alors engagée, sous la pression internationale, à une période de transition limitée à 18 mois et conduite par des civils.

Mais le 24 mai dernier, le colonel Goïta, resté le véritable homme fort du pays, a foulé aux pieds cet engagement en faisant arrêter le président et le Premier ministre de transition, deux civils. L'officier s'est depuis fait déclarer président de la transition par la Cour constitutionnelle.

>> Lire à ce sujet : Le colonel Assimi Goïta a été déclaré "président de la transition" au Mali

Choguel Kokalla Maïga favori pour le poste de Premier ministre

Celui qui tient la corde pour accéder au poste de Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique, a tenté de rassurer dès vendredi en promettant que son pays tiendrait ses engagements internationaux. Mais l'ancien ministre de 63 ans a aussi averti que "les invectives, les sanctions, les menaces ne feront que compliquer la situation".

Les militaires maliens s'emploient aussi à rassurer les ex-rebelles indépendantistes du Nord, réunis dans la Coordination des mouvements de l'Azawad, signataire d'un accord de paix en 2015. Après avoir exprimé des réticences, ses dirigeants se sont dits prêts à accompagner ce nouveau chapitre de la transition et plusieurs d'entre eux sont attendus à l'investiture.

ats/vic/ct

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La France a suspendu sa collaboration militaire

Echaudée par le dernier coup d'Etat en date, la France avait annoncé jeudi dernier la suspension de ses opérations communes avec l'armée malienne, après huit ans de coopération étroite contre les djihadistes.

Jusqu'à nouvel ordre, sa force Barkhane, qui intervient dans plusieurs pays du Sahel, ne sortira plus de ses bases pour des opérations sur le terrain au Mali, même si elle continuera à frapper, si l'occasion s'en présente, les chefs djihadistes.

La situation dans la zone d'action de Barkhane reste pourtant préoccupante. Au Mali, au moins 11 membres d'une communauté touareg ont été tués jeudi par des inconnus près de Ménaka, au nord-est du pays. Le Burkina Faso voisin a pour sa part subi dans la nuit de vendredi à samedi l'attaque la plus meurtrière menée par des djihadistes présumés depuis 2015, avec un lourd bilan s'établissant à au moins 160 morts, selon des sources locales.

>> Plus de détails dans notre article : Plus de 160 civils tués lors d'une attaque contre un village au Burkina Faso