La Cour des comptes européenne – dans un rapport publié lundi – tire un bilan accablant pour Frontex: l'agence n'est tout simplement pas capable de remplir sa mission. Et ses manquements se situent à plusieurs niveaux - celui de la communication tout d'abord.
Les échanges d'informations entre Frontex et les Etats membres de l'Union européenne seraient lacunaires et ponctués d'incohérences.
Autre problème, l'agence de garde-frontières et garde-côtes ne soutiendrait pas toujours les Etats dans la gestion de leurs frontières extérieures. La gestion des ressources humaines serait, elle aussi, aussi défaillante.
Retombées budgétaires probables
Il est encore trop tôt pour détailler les retombées de ce rapport. Mais il ne passera pas inaperçu - parce que cette fois, les critiques ne viennent pas des ONG, mais bien de l'une des plus importantes institutions européennes.
Les retombées pourraient notamment être budgétaires. D'autant que les auditeurs soulignent que depuis sa création en 2004, l'agence n'a cessé de croître, comme d'ailleurs les compétences et les montants qui lui ont été alloués.
L'agence européenne a vu son mandat élargi en 2016, pour aider les Etats membres à lutter contre l'immigration illégale et la criminalité transfrontalière. Ce mandat a encore été renforcé en 2019, en prévoyant la mise en place d'un contingent permanent de 10'000 membres d'ici 2027 - alors que ses effectifs n'étaient que de 750 en 2019 - et un budget moyen d'environ 900 millions d'euros par an pour la période 2021-2027, soit près de 11 milliards d'euros pour la période. Mais le rapport de la Cour des comptes souligne que Frontex n'a pas rempli les mandats qui lui ont été attribués en 2016, ni ceux de 2019.
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L'agence de gardes-côtes et frontières fait aussi l'objet d'enquêtes séparées, comme celle de l'Office européen de lutte antifraude.
Katja Schaer/ebz