L'entourage d'Emmanuel Macron a attesté auprès de l'AFP l'authenticité d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
Sur l'extrait diffusé sur Twitter, le président français est vu s'approchant d'un groupe de personnes massées derrière des barrières, puis échanger brièvement avec un homme. Saisissant l'avant-bras du président, l'individu semble lui porter ensuite un coup sur la joue, l'entourage d'Emmanuel Macron évoquant une "tentative de gifle". Le chef de l'Etat a poursuivi sa visite, a indiqué l'Elysée.
Dans cette même vidéo, juste avant la gifle, on entend le cri de ralliement royaliste "Montjoie, Saint-Denis!", ainsi que "A bas la macronie".
"Un fait isolé"
"Il faut relativiser cet incident qui est, je pense, un fait isolé" commis par "des individus ultraviolents", a commenté Emmanuel Macron quelques heures plus tard auprès du Dauphiné Libéré.
"Je ne voudrais pas que des individus isolés ou des gens qui vont vers les extrêmes puissent, en quelque sorte, faire oublier le reste", a-t-il ajouté, estimant qu'ils "ne le méritent pas".
Deux interpellations
"L'homme qui a tenté de gifler le président et un autre individu sont actuellement entendus par la brigade de gendarmerie de Tain-L'Hermitage", a indiqué la préfecture sans donner d'autres informations concernant leur identité.
Selon les premières informations fournies par le parquet, les deux hommes arrêtés viennent du département de la Drôme et sont âgés de 28 ans. Ils sont inconnus de la justice, a fait savoir le procureur de la République à Valence. Leurs motivations ne sont par ailleurs pas connues.
L'un d'eux est adepte des arts martiaux historiques européens, d'après un profil Instagram à son nom, quand l'autre fait partie d'un conseil de quartier de Saint-Vallier, selon le site internet de la mairie.
"Vers 13h15, le président était remonté dans sa voiture après avoir visité un lycée et il est ressorti, car des badauds l'appelaient. Il est allé à leur rencontre et c'est là que l'incident s'est produit", a encore précisé la préfecture.
"Sursaut républicain"
Le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, s'est notamment dit "solidaire" avec le président.
Le Premier ministre Jean Castex en a quant à lui appelé devant les députés "à un sursaut républicain".
"La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale, et encore moins l'agression physique. J'en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie", a déclaré Jean Castex lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
L'ancien président français François Hollande a aussi apporté son soutien à Emmanuel Macron dans un tweet, qualifiant cette gifle d'un "coup insupportable et intolérable à nos institutions".
Des condamnations de tous les côtés de l'échiquier politique
De son côté, Marine Le Pen a qualifié ce geste d'"inadmissible" et de "profondément condamnable dans une démocratie". La candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle a expliqué devant la presse qu'Emmanuel Macron étant président de la République, "on peut le combattre politiquement mais on ne peut pas se permettre d'avoir à son égard le moindre geste, la moindre violence".
Enfin, le candidat du Parti communiste à la présidentielle Fabien Roussel a lui aussi "condamné avec la plus grande fermeté" cette action sur twitter.
afp/gma