Après décompte de quelque 99,5% des voix, l'ancien instituteur, héraut de la gauche radicale, est crédité de 50,2% des voix, soit environ 60'000 de plus que la fille de l'ancien président Alberto Fujimori, qui en est à sa troisième candidature présidentielle.
Si les autorités électorales n'ont pas officiellement confirmé la victoire, la plupart des observateurs du scrutin et des dirigeants de gauche, notamment en Argentine et en Bolivie, ont proclamé Pedro Castillo vainqueur.
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100'000 bulletins encore à dépouiller
Avec moins de 100'000 bulletins encore à dépouiller, Keiko Fujimori n'a pas concédé la défaite et ses partisans ont appelé à manifester contre les résultats de l'élection.
La fille de l'ancien président Alberto Fujimori, emprisonné pour crimes contre l'humanité et corruption, a dénoncé mercredi 500'000 votes suspects, sans toutefois fournir la preuve de ses dires.
Accusations de fraude rejetées
Le parti du candidat socialiste a rejeté les accusations de fraude, qui pourraient entraîner des semaines de confusion et de tensions après une campagne électorale qui a accentué les divisions dans le pays.
Pedro Castillo, qui s'est engagé à remanier la Constitution et à s'atteler aux contrats miniers afin de mieux redistribuer les richesses, n'appartenait pas au parti Pérou libre avant sa candidature à la présidence. Il n'a pas encore été déterminé si, dans le cas d'une victoire, il allait emprunter à l'extrême gauche en matière d'économie, mais il a cependant recruté comme conseiller Pedro Francke, un modéré plus favorable au marché.
Reuters/fgn
Pas de "graves irrégularités"
Le second tour de l'élection présidentielle au Pérou a été un "processus électoral positif" dans lequel de "graves irrégularités" n'ont pas été détectées, a déclaré vendredi la mission d'observation électorale de l'Organisation des Etats américains (OEA).
"La mission n'a pas détecté d'irrégularités graves", indique le rapport préliminaire du groupe dirigé par l'ex-ministre paraguayen des Affaires étrangères Rubén Ramirez.
Keiko Fujimori, donnée perdante de quelque 60'000 voix par le dernier décompte de vendredi, avait dénoncé mercredi des "indices de fraude" et réclamé l'invalidation d'environ 200'000 bulletins, issus de 802 bureaux de vote.