Sur les 119 députés (sur 120 au Parlement), 60 ont voté en faveur de la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l'appui d'un parti arabe.
Cinquante-neuf députés, principalement du parti Likoud de Benjamin Netanyahu, de l'extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s'y sont opposés. Un député de la liste arabe Raam, qui soutient pourtant la coalition, s'est lui abstenu.
Dans la foulée, chaque membre du 36ème gouvernement israélien a prêté serment à la tribune de la Knesset, à commencer par Naftali Bennett.
Le Likoud de Benjamin Netanyahu avait terminé en première place au scrutin de mars dernier, sans toutefois rallier une majorité de 61 députés pour former un gouvernement. Devant l'impasse, le président Reuven Rivlin avait demandé au chef alors de l'opposition Yaïr Lapid, de tenter sa chance.
Et ce dernier a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et - fait rarissime dans l'histoire israélienne - un parti arabe, la formation Raam de l'islamiste modéré Mansour Abbas.
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Naftali Bennett, le chef du parti Yamina, dirigera le gouvernement pendant les deux premières années avant de céder la place au centriste Yaïr Lapid pour une période équivalente, selon un accord de rotation.
Netanyahu promet de revenir
Reconnaissant presque d'emblée sa défaite juste avant le vote de confiance, Benjamin Netanyahu, Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël (1996 à 1999 puis de 2009 à ce 13 juin 2021), a assuré devant le Parlement qu'il resterait en politique, à la tête de l'opposition, afin de "faire tomber" le nouveau gouvernement, et qu'il serait "de retour bientôt" au pouvoir.
Avant lui, le chef de la droite radicale Naftali Bennett avait présenté les membres et les priorités du futur gouvernement qui est entré en fonction à l'issue du vote.
Le gouvernement travaillera pour "l'ensemble" de la population israélienne y compris la minorité arabe, mais aussi les juifs ultra-orthodoxes qui n'ont aucun élu dans cette coalition, a déclaré Naftali Bennett dans un discours sans cesse interrompu par des partisans de Benjamin Netanyahu.
Grandes divisions
Sur la politique étrangère, il a conservé le même ton que le Premier ministre sortant sur le dossier nucléaire de la République islamique d'Iran, ennemi juré d'Israël. La nouvelle coalition "ne laissera pas l'Iran se doter de l'arme nucléaire", a prévenu Naftali Bennett.
Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion: tout divise sur le papier la coalition anti-Netanyahu en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre.
asch avec agences
Les félicitations de Biden et Merkel
Premier chef d'Etat à réagir, Joe Biden, le président des Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël, a immédiatement félicité dans un communiqué Naftali Bennett, disant avoir "hâte de travailler" avec lui.
"Au nom du peuple américain, je félicite le Premier ministre Naftali Bennett, le Premier ministre par alternance et ministre des Affaires étrangères Yair Lapid et tous les membres du nouveau gouvernement israélien", a dit Joe Biden dans un communiqué, en disant avoir "hâte de travailler" avec Naftali Bennett "pour renforcer tous les aspects de la longue et étroite relation entre nos deux pays".
La chancelière allemande Angela Merkel l'a également félicité et a dit souhaiter coopérer "étroitement" avec le nouveau gouvernement. "L'Allemagne et Israël sont liés par une amitié unique que nous voulons renforcer encore. Dans cet esprit, j'ai hâte de coopérer étroitement avec vous", a déclaré Angela Merkel dans un message adressé à Naftali Bennett et rendu public par sa porte-parole Ulrike Demmer sur Twitter.
Scènes de liesse à Tel-Aviv
Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche soir à Tel-Aviv pour fêter le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Sur l'emblématique place Rabin, où les adversaires du Premier ministre ont inlassablement appelé à sa démission tous les samedis depuis plus d'un an, la musique était à plein volume. Un canon envoyait aussi de la mousse sur une foule noyée sous une nuée de drapeaux israéliens.
A Tel-Aviv la libérale, le départ de Benjamin Netanyahu est vécu comme un moment "historique", selon un habitant.