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Large manifestation à Madrid contre une grâce des indépendantistes catalans

Les anti-indépendantistes, majoritairement de droite, à Madrid contre une grâce des indépendantistes catalans. [AFP - Senhan Bolelli]
Large manifestation à Madrid contre une grâce des indépendantistes catalans / Le Journal horaire / 25 sec. / le 13 juin 2021
La droite espagnole a mobilisé dimanche des milliers de personnes dans le centre de Madrid pour dénoncer la volonté du Premier ministre Pedro Sanchez de gracier les indépendantistes catalans condamnés pour la tentative de sécession de 2017.

La manifestation, partie à la mi-journée de la place Colon, a rassemblé 25'000 personnes, selon la police. Pablo Casado chef du Parti populaire (PP), le principal parti d'opposition, et Santiago Abascal, leader de la formation d'extrême droite Vox, étaient présents avec d'autres personnalités de droite.

En février 2019, la droite avait déjà rassemblé au même endroit des dizaines de milliers de personnes. Elle appelle Pedro Sanchez à démissionner, l'accusant d'avoir "trahi" l'Espagne en dialoguant avec les indépendantistes catalans.

"Pas de repentir"

"Sanchez doit prendre note: il va les gracier mais les Espagnols ne le gracieront pas", a lancé le maire de Madrid, José Luis Martínez Almeida, également porte-parole du PP.

"Je comprends que des citoyens puissent avoir des objections", a concédé Pedro Sanchez. "Mais je leur demande (...) de la compréhension et de la magnanimité car le défi que nous avons devant nous, c'est-à-dire la coexistence, en vaut la peine", a-t-il déclaré.

Le Tribunal suprême, qui a jugé ces indépendantistes en 2019, s'est opposé à cette mesure dans un rapport remis récemment, justifiant son avis par le fait que les condamnés n'ont "pas montré le moindre signe de repentir".

Apaisement ou transaction politique ?

Cette grâce, qui pourrait être officialisée avant la coupure estivale, suscite une grande controverse dans le pays. Le Premier ministre la défend comme un geste d'apaisement en vue de trouver une issue à la crise en Catalogne.

Mais la droite accuse le socialiste de faire cette nouvelle concession aux indépendantistes catalans, dont dépend en partie son gouvernement minoritaire au Parlement, afin de conserver le pouvoir.

Sur les douze indépendantistes condamnés pour leur rôle dans l'organisation d'un référendum d'autodétermination le 1er octobre 2017, neuf purgent des peines de prison allant de 9 à 13 ans. Dont Oriol Junqueras, leader du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC), allié clé du gouvernement Sanchez au Parlement.

Autocritique de Carles Puigdemont

Dans une lettre ouverte publiée lundi dernier, leur chef de file, Carles Puigdemont, a fait un pas vers le Premier ministre en se montrant favorable à une grâce, alors que les indépendantistes exigeaient une amnistie, et en faisant l'autocritique de la dimension unilatérale de la tentative de sécession dont il a été l'un des protagonistes.

"Nous devons être conscients que notre réponse n'a pas non plus été perçue comme pleinement légitime par une partie de la société", a-t-il écrit.

La frange la plus radicale du mouvement indépendantiste - qui comprend le parti de Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique en 2017 - prône en revanche toujours la voie unilatérale.

ats/jop

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