"Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d'une procédure de suicide assisté en Suisse", écrit Alain Cocq dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron, au gouvernement et aux parlementaires français et diffusée par ses soutiens.
Dans sa "lettre d'outre-tombe", le militant prend d'abord à partie le Président de la République qui avait refusé en août de donner l'autorisation au corps médical de lui prescrire, à titre compassionnel, du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix".
Le malade y dénonce ensuite le "manque de courage politique" du gouvernement, accusé d'avoir refusé "de mettre à l'ordre du jour un projet de loi sur la fin de vie dans la dignité, que ce soit par le suicide assisté lorsque la personne est consciente, ou par euthanasie lorsque la personne n'est plus en capacité de s'exprimer".
Soulagement des proches
"Il a pris un cachet; cela a été très rapide. C'est chose faite et c'est une très bonne chose qu'il soit parti comme il le souhaitait", a déclaré François Lambert, un de ses proches qui est aussi avocat et neveu de Vincent Lambert, autre cause célèbre des partisans de l'euthanasie. "C'est préférable à rester en vie dans cet état."
Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans d'une maladie aussi incurable que douloureuse, qui l'a conduit à vivre pendant 35 ans "en soins palliatifs", selon ses termes.
Malgré toutes ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016. Cette dernière autorise "la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort" mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme".
Refus du président
Alain Cocq avait demandé en août 2020 au président Emmanuel Macron d'autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix".
Face au refus du président, il avait tenté à deux reprises de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim.
L'homme avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables. Il avait alors annoncé son intention de se rendre en Suisse, où le suicide assisté est légal.
ats/iar