Les manifestants, dont des jeunes et des militants juifs ultranationalistes et d'extrême droite, sont partis d'un quartier orthodoxe de Jérusalem-Ouest pour traverser à Jérusalem-Est.
Le groupe s'est ensuite rendu sur la place devant la porte de Damas, donnant sur le quartier musulman de la Vieille Ville où se trouve l'Esplanade des mosquées. Des cris "Mort aux Arabes [Palestiniens, ndlr.]" ont percé de la foule.
Peu avant cette "marche des drapeaux" controversée, la police a fermé des artères menant à la Vieille Ville et bloqué l'accès des Palestiniens à la place devant la porte de Damas, ce qui a donné lieu à des heurts ayant fait une trentaine de blessés parmi les manifestants palestiniens, selon les secouristes.
Craignant un dérapage, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a appelé "toutes les parties à éviter les provocations qui pourraient mener à un nouveau round de confrontation".
La marche commémore "Yom Yerushalaim" ou "la journée de Jérusalem", soit l'anniversaire pour la population israélienne de la "réunification" de la Ville sainte après son occupation en 1967 selon le calendrier hébraïque. Selon le droit international, Israël occupe illégalement Jérusalem-Est, également annexée.
Test pour le nouveau Premier ministre
Entrée en fonction lundi, la nouvelle coalition hétéroclite menée par le Premier ministre Naftali Bennett (droite radicale) et son associé le centriste Yaïr Lapid, a mis fin à douze ans de règne de Benjamin Netanyahu. Et la marche constitue son premier test.
Face à cette marche, des factions palestiniennes y compris le Hamas, ont appelé à une "journée de colère" dans les territoires palestiniens pour "défendre" Jérusalem.
Depuis l'enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, des ballons incendiaires ont été lancés en direction du sud d'Israël, selon des témoins. Les services de pompiers israéliens ont fait état d'une vingtaine d'incendies liés à ces projectiles.
Selon un porte-parole du Hamas, Mohammad Hamadeh, les "médiateurs" œuvrant à un cessez-le-feu durable avec Israël ont demandé aux factions palestiniennes de "ne pas s'engager dans une escalade militaire sur la base de la marche des drapeaux". "Mais toutes les options sont sur la table."
ats/sjaq