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Genève, centre du monde pour les médias suisses et internationaux

La revue de presse (vidéo) - Par Valérie Droux
La revue de presse (vidéo) - Par Valérie Droux / La revue de presse (en vidéo) / 5 min. / le 16 juin 2021
Genève figure mercredi à toutes les Unes ou presque de la presse, avant la rencontre entre les présidents américain et russe Joe Biden et Vladimir Poutine. Coup de projecteur sur le point de vue des médias.

"Joe Biden place Genève au centre du monde", se réjouit la Tribune de Genève. Genève dans une "autre dimension", affirme l'éditorial. Et d'invoquer la "Fée électricité": c'est comme si l'on avait soudain remis le courant et rallumé la lumière. Alors pour une fois, plaide-t-il, oublions de râler et réjouissons-nous de retrouver notre ville emportée dans un tel tourbillon, plutôt que réduite à l'inaction.

"Bastion genevois", titre le Quotidien Jurassien, en référence au parc genevois du même nom. La petite Suisse théâtre de la grande politique, formule la NZZ dans un commentaire.

Pareils sommets sont l'occasion de montrer ses compétences diplomatiques et organisationnelles, et ce n'est déjà pas mal: le quotidien zurichois rappelle que de nombreuses réunions de haut niveau ont échoué parce que les politiciens hôtes ont essayé de se mettre sous les feux de la rampe au lieu de rester en retrait. Et rester en retrait, les autorités suisses ont très bien su le faire.

Quelle que soit l'issue du sommet, les vainqueurs seront les bons offices et la Genève internationale, conclut la NZZ.

Humilité et discrétion

Humilité et discrétion, titre pour sa part le Blick. Récit de la fin de journée de mardi, et prévisions pour mercredi: il passe en revue les "sujets brûlants" entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Il y a pour chacun une sorte de petit baromètre, qui mesure les chances d'entente entre les deux présidents.

Mais entre ces deux présidents, il y a un autre invité: on le voit sur le dessin de Patrick Chapatte en Une du Temps. Joe Biden et Vladimir Poutine sont dessinés assis, dans un salon de la villa la Grange, et entre eux, se dresse vase de Chine géant.

La Chine, impossible de l'enlever de l'équation. Et Richard Werly, dans son éditorial du Temps, met en garde: le fait de partager avec les Etats-Unis les mêmes valeurs démocratiques ne doit pas nous illusionner sur le risque, demain, de voir Washington et Pékin s'entendre sur le dos d'une Europe présumée vieillissante, moins innovante et affaiblie.

Sommet "vintage"

Ce sommet est un sommet "vintage", dit l'éditorial du Courrier. Comme en 1985, il constitue une première tentative de dégel en pleine relance de la "Guerre froide" entre les deux principales puissances militaires du globe. La raison devrait l'emporter entre les deux grandes puissances, et conduire à une meilleure entente. Si elle n'est pas cordiale, du moins puisse-t-elle être pragmatique; la renaissance de l'ONU et du multilatéralisme passe par là.

>> La revue de presse de La Matinale :

La revue de presse (vidéo) - Par Valérie Droux
La revue de presse (vidéo) - Par Valérie Droux / La revue de presse (en vidéo) / 5 min. / le 16 juin 2021

Valérie Droux/jpr

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Le sommet vu par les médias américains et russes

C’est comme en vétéran expérimenté des duels avec l’Occident que Poutine se rend en plastronnant à ce sommet, constate le Washington Post. Alors que Biden, lui, a choisi une posture entre confrontation et coopération. Il va employer une rhétorique musclée contre le dirigeant russe, mais, note le quotidien, Biden a résisté à ceux qui, au sein de son administration, réclamaient une position encore plus agressive à l’égard de Moscou.

La menace cybernétique est un des enjeux du sommet, et cela dénote un changement profond dans la nature des rencontres entre dirigeants américains et russes. Pendant 70 ans, note le New York Times, ces sommets étaient dominés par la menace des énormes arsenaux nucléaires. Pour la première fois ce sont les cyberattaques qui sont en tête des préoccupations. L’ampleur et la sophistication croissante des attaques récentes contre les infrastructures américaines ont révélé, selon le quotidien, des vulnérabilités qu’aucun président ne peut ignorer…

Confrontation "structurée"

Les médias russes évoquent aussi largement le sommet. La Russie et les Etats-Unis ont besoin d'une confrontation "structurée", note un politologue sur le site de RT Russia, et un échange de vues franc pourrait être le meilleur remède. Au lieu d'une méfiance et d'un malentendu mutuels, il faut, dit-il, que les deux parties comprennent réellement ce sur quoi elles sont d'accord ou non. Il est nécessaire d'établir des limites et de tracer clairement des lignes rouges.

Patrick Chaboudez/jpr