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Des échos positifs aux Etats-Unis et en Russie après le sommet Biden-Poutine

Les invités de La Matinale (vidéo) - Kristina Marty Lang et Jacques Pitteloud, ambassadeurs suisses en Russie et aux Etats-Unis
Les invités de La Matinale (vidéo) - Kristina Marty Lang et Jacques Pitteloud, ambassadeurs suisses en Russie et aux Etats-Unis / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / le 17 juin 2021
Aucun événement majeur ou accord historique n'est venu ponctuer mercredi à Genève la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Pour l'ambassadrice suisse en Russie et son homologue aux Etats-Unis, il est encore trop tôt pour savoir si les relations entre les deux pays en sortiront plus apaisées.

Le premier objectif de la rencontre entre les présidents américain et russe à Genève était d’apaiser les tensions entre les nations, mais également de rendre leurs relations plus prévisibles.

Est-ce que cet objectif a été atteint? Pour Krystyna Marty Lang, ambassadrice suisse à Moscou, et Jacques Pitteloud, son homologue à Washington, il est encore un peu tôt pour le savoir. Mais les deux diplomates, invités dans La Matinale ce jeudi, l'affirment: l'écho de ce sommet aux Etats-Unis et en Russie est à ce stade déjà très positif.

>> Revivre la journée de mercredi : Vladimir Poutine et Joe Biden saluent un sommet "constructif" sans taire leurs divergences

"A Moscou, on s’est beaucoup intéressé à ce sommet. C'est un peu tôt pour tirer les premiers bilans. Mais les commentaires étaient très positifs. On parle d’une rencontre pragmatique et constructive. Évidemment, on espère ici qu'il y aura une continuité entre les deux présidents", souligne Krystyna Marty Lang.

Pour Jacques Pitteloud également, il faudra attendre encore un peu pour mesurer l'impact de ce sommet sur les relations entre les deux pays. "Ce sommet était une sorte de mise à plat. L’histoire nous dira si ça a fonctionné. Ce qui est certain, c’est qu’il était nécessaire que les deux hommes se rencontrent."

>> L'analyse de la rencontre dans Tout un Monde :

Vladimir Poutine et Joe Biden ont été reçus par le président de la Confédération, Guy Parmelin. "La Suisse est heureuse de pouvoir, conformément à sa tradition des bons offices, favoriser votre dialogue et votre compréhension mutuels", a-t-il expliqué. [Keystone - Denis Balibouse]Keystone - Denis Balibouse
L’analyse de la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine / Tout un monde / 8 min. / le 17 juin 2021

Des échanges constructifs

Quoi qu'il en soit, autant le président russe que son homologue américain ont parlé d’échanges constructifs. Comme Vladimir Poutine l'a affirmé, il n’y a eu aucune animosité, alors que Joe Biden a parlé de tonalité positive.

Le chef du Kremlin a décrit Joe Biden comme un homme d’Etat expérimenté, très différent de Donald Trump. Il a également rassuré l'Amérique et ses alliés qui ne doivent pas s’inquiéter d’une militarisation russe de l’Arctique. Quant à Joe Biden, il est apparu décontracté et sûr de lui, fidèle au diplomate qu'il a toujours été.

>> Ecouter les impressions de Vladimir Poutine à l'issue du sommet :

Le président russe Vladimir Poutine (à droite), en compagnie de son homologue américain Joe Biden. Genève, le 16 juin 2021. [Keystone/AP - Peter Klaunzer/Swiss Federal Office of Foreign Affairs]Keystone/AP - Peter Klaunzer/Swiss Federal Office of Foreign Affairs
Rencontre Biden-Poutine: les impressions de Vladimir Poutine / La Matinale / 45 sec. / le 17 juin 2021

Si aucune véritable grande annonce ou accord n'est venu conclure ce sommet, Joe Biden a tout de même dit avoir parlé franchement au président russe de cybersécurité, domaine dans lequel les Etat-Unis estiment que la Russie joue un rôle négatif. Joe Biden a d'ailleurs abordé le cas des ingérences dans certains processus électoraux américains, faisant référence notamment aux élections présidentielles de 2016.

A noter tout de même qu'outre ce début de dialogue sur la cybersécurité, l'annonce d'un retour de l’ambassadeur russe à Washington et de l’ambassadeur américain à Moscou a été faite. Les discussions ont également été relancées sur le contrôle des armes nucléaires et des ogives atomiques.

>> Lire aussi : Biden et Poutine fixent à Genève un cadre pour un rapprochement

Dialogue de sourds sur les droits humains

En ce qui concerne les droits humains, le dialogue de sourds continue. "Navalny savait ce qu’il risquait en revenant en Russie", a notamment déclaré Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse.

Le président russe s’est ensuite lancé dans une longue diatribe sur les atteintes aux droits de l’homme aux Etats-Unis en parlant de l’attaque sur le Congrès, des bombardements de civils en Afghanistan ou des violences policières contre la communauté afro-américaine. Des comparaisons que Joe Biden a jugé "ridicules".

Désarmement nucléaire: retour au "bon sens"

Jeudi, Moscou s'est félicité de l'engagement des présidents russe et américain à un dialogue sur la "sécurité stratégique" et le désarmement nucléaire, voyant les Etats-Unis revenir au "bon sens", au lendemain du premier sommet entre les deux dirigeants.

Interrogé sur radio Echo de Moscou, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a indiqué que Vladimir Poutine et Joe Biden avaient paraphé un court texte affirmant leur volonté de mettre en place un "dialogue sur la stabilité stratégique", notamment sur la question du contrôle des armements nucléaires, alors que les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump se sont retirés d'accords bilatéraux et multilatéraux.

>> Les coulisses du sommet décryptés dans Tout un Monde :

Les coulisses du sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine.
Les coulisses du sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine / Tout un monde / 3 min. / le 17 juin 2021

>> Lire aussi : Du scepticisme à l'espoir de meilleures relations, la presse a scruté la rencontre Biden-Poutine

Sujets radio: David Berger et Nicolas Vultier

Adaptation web: Fabien Grenon

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Un succès pour la Suisse et la Genève internationale

Pendant deux jours, Genève et la Suisse ont été au centre de l’attention médiatique, diplomatique et politique du monde entier. Le président de la Confédération n’a pas figuré comme personnage principal, mais il a rempli son rôle d'hôte. L’image de Guy Parmelin entre Joe Biden et Vladimir Poutine restera dans les mémoires. Tout comme ses quelques mots d’accueil: "Je vous souhaite la bienvenue à Genève, ville de paix."

Au final, les deux diplomates invités dans La Matinale en sont certains: les retombées pour la Suisse et la Genève internationale seront indéniables. "Je pense que la Suisse a bien pu se positionner et les deux pays invités semblent très contents", se réjouit Krystyna Marty Lang. Cette rencontre a confirmé que "Genève est un des centres, si ce n’est LE centre, des discussions multilatérales", ajoute Jacques Pitteloud.

C'est également une réussite sur le plan sécuritaire. L'organisation du sommet n'a en effet pas connu de problème majeur. Certes elle aura un coût, au prix d'une limitation de la liberté d’expression des manifestants, repoussés loin de la Villa La Grange. Un prix à payer, selon le gouvernement.

>> L'interview de la commandante de police genevoise, Monica Bonfanti :

La commandante de la Police genevoise Monica Bonfanti. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Fin du sommet entre Biden et Poutine: interview de la commandante de la police genevoise / La Matinale / 50 sec. / le 17 juin 2021

A l'arrivée, s'il n'y a pas eu d'accord historique, peu d'anecdotes, pas de promenade ou de repas, ni de coups d’éclat, la Suisse peut avoir la conviction d’avoir œuvré à la construction d’un monde un peu plus coopératif. Et en bonus pour le Conseil fédéral: deux rencontres bilatérales bonnes à prendre.