L'ancien président français était jugé devant le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l'affaire dite "Bygmalion", du nom de l'agence de communication accusée d'avoir établi de fausses factures pour masquer les dépassements de frais de sa campagne. Des peines allant de 18 mois à 4 ans d'emprisonnement avec sursis ont été requises à l'encontre des autres prévenus.
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A la fin d'un réquisitoire à deux voix, les procureurs ont souligné la "totale désinvolture" de l'ex-chef de l'Etat dans la gestion des finances d'une campagne "en or massif", qui a coûté près du double du plafond autorisé.
"Nicolas Sarkozy ne regrette visiblement rien puisqu'il n'est venu qu'à une seule audience", a soutenu jeudi la procureure Vanessa Perrée. "Ce comportement de ne pas se considérer comme un justiciable comme un autre, comme un citoyen parmi les citoyens, est à l'avenant de ce qu'il a été lors de cette campagne présidentielle, se situant hors de la mêlée", a-t-elle poursuivi.
Le ministère public français a également déploré "une farce" depuis l'ouverture des débats, le 20 mai, marqués par la défausse de la plupart des protagonistes.
Il nie "toute intention de fraude"
Absent jeudi à l'audience, Nicolas Sarkozy est jugé depuis le 20 mai aux côtés de 13 autres prévenus. Il avait nié mardi toute "intention de fraude" et réfuté avoir eu connaissance d'un montage de fausses factures afin de financer sa campagne présidentielle de 2012 à hauteur de quelque 42,8 millions d'euros (46,8 millions de francs), alors que seuls 22,5 millions d'euros pour les candidats présents au second tour étaient autorisés par la loi.
Il n'y a eu "aucun emballement" de la campagne, qui ressemblait "comme une soeur" à celle de 2007, voire à celle de son opposant au second tour François Hollande, a martelé à la barre Nicolas Sarkozy. Comment la campagne de 2012 aurait-elle alors pu "coûter le double? Invraisemblable!", a-t-il scandé.
80% des factures ont disparu
L'enquête a révélé que le prix réel des 44 meetings organisés par l'agence événementielle Bygmalion avait été drastiquement réduit - 80% des factures ont disparu - et le reste réglé par l'UMP au nom de conventions fictives du parti. Elle n'a toutefois pas établi que Nicolas Sarkozy l'aurait "ordonné", qu'il y aurait "participé", ni même qu'il en aurait été informé, selon l'accusation. Par contre, il en a "incontestablement" bénéficié, disposant ainsi de "moyens bien supérieurs à ceux que la loi autorisait".
Le 1er mars 2021, dans le cadre d'une autre affaire surnomée "Bismuth" ou "des écoutes", Nicolas Sarkozy était devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme (trois ans dont un ferme) pour corruption et trafic d'influence, mais il a fait appel, ce qui suspend le jugement.
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agances/vic