Laurent Gbagbo, 76 ans, vivait à Bruxelles depuis son acquittement par la CPI en janvier 2019, confirmé en appel le 31 mars 2021. C'est cet acquittement définitif qui a rendu possible son retour, de même que le feu vert donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la "réconciliation nationale".
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"Je suis ravi de revenir en Côte d'Ivoire et en Afrique", a déclaré l'ancien chef de l'Etat, vêtu d'un t-shirt bleu et d'un masque de protection sanitaire, devant ses partisans. "Je suis Ivoirien mais j'ai appris en prison que j'étais d'Afrique. Toute l'Afrique me soutient".
"J'ai des larmes aux yeux en pensant à ma mère décédée", a-t-il ajouté, évoquant ce décès survenu pendant qu'il était emprisonné à La Haye. Il a signalé qu'il aurait l'occasion de faire "plus tard" un discours politique.
Fort contingent policier
Des foules se sont massées à travers la capitale pour saluer son arrivée. Un petit nombre de fidèles de l'ancien chef d'Etat, autorisés à entrer à l'aéroport, ont exulté lorsque l'avion de Brussels Airlines a atterri. En d'autres endroits d'Abidjan, la police a fait usage de gaz lacrymogène lors de heurts avec de larges groupes de partisans de Laurent Gbagbo.
Un fort contingent de policiers était présent à Abidjan afin d'éviter toute violence, même si le gouvernement du président Alassane Ouattara et les partisans de Gbagbo ont dit espérer que son arrivée contribue à la réconciliation du pays.
Refus d'accepter sa défaite électorale
Arrivé au pouvoir en 2000, Laurent Gbagbo a été arrêté au terme de la brève guerre civile survenue après qu'il a refusé d'accepter sa défaite électorale face à son rival Alassane Ouattara en 2010. Les violences, qui se sont déroulées sur fond d'animosités ethniques et régionales, ont fait plus de 3000 morts.
En 2019, Laurent Gbagbo a été acquitté par la CPI des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour son rôle dans ces violences, une décision confirmée en mars dernier par la chambre d'appel de La Haye.
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Sous la menace d'une ancienne condamnation
Le retour de Laurent Gbagbo intervient après de longues négociations entre ses partisans et le gouvernement. Si ce dernier s'est plaint de ne pas avoir été consulté sur la date de retour, il a finalement indiqué que l'ex-président serait accueilli dans l'intérêt de la réconciliation nationale.
Laurent Gbagbo devra encore faire face à une condamnation à 20 ans de prison par contumace prononcée en novembre 2019 par un tribunal ivoirien pour détournement de fonds de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest. En avril dernier, Alassane Ouattara avait déclaré qu'il était libre de revenir, sans préciser toutefois s'il avait été gracié.
Agences/vic